Les habitants de Tidjounane en colère

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Les habitants du village Tidjounane, sis à 5 km en contrebas du chef-lieu communal, ont procédé, tôt hier, à la fermeture du siège de l’APC.

Des dizaines de protestants se sont amassés devant la mairie pour exprimer haut et fort l’exaspération des villageois. Ayant épuisé tous les recours pour mettre un terme à leur calvaire, les villageois se disent délaissés par les autorités locales qui n’accordent aucun crédit à leurs revendications. Les maux qui rongent leur quotidien sont légion, crieront-ils. Un réseau d’assainissement défectueux et obsolète, crise chronique de l’alimentation en eau potable, des routes défoncées, une électrification défaillante, des chaussées non revêtues… sont autant de manques qui empoisonnent la vie des habitants qui s’estiment méprisés et par le chef de daïra et par l’édile communal. «Nous avons saisi à moult reprises les responsables locaux afin de trouver une solution à nos problèmes, mais malheureusement, ces derniers ne tiennent pas compte de nos réclamations légitimes», nous dira un jeune universitaire. «Si vous estimez que nous n’appartenons pas à cette commune, nous exigeons alors un acte de divorce pour que nous allions chercher une autre mairie qui sera prête à nous écouter», avait ironisé un jeune du village, lors d’une rencontre avec le premier magistrat de la daïra. «Ces responsables se contentent de nous rabâcher les mêmes promesses, souvent jetées aux calendes grecques. Nous exigeons du concret sur le terrain et non pas des paroles oiseuses et vides de sens», tonne un autre habitant. Et d’ajouter : «Nos revendications, pourtant reconnues légitimes et inscrites sur divers procès-verbaux, demeurent toujours à l’état de promesses. De tels administrateurs ne peuvent être une panacée pour nos malheurs».

Aujourd’hui, c’est le ras-le-bol total. La population se sent marginalisée et victime d’un manque d’égard de la part des autorités locales. Les contestataires ne comptent pas rester les bras croisés face au mépris affiché par les autorités locales. Il y a lieu de rappeler que les habitants dudit village se sont illustrés par des actions similaires en juin 2014. Nonobstant la montée au créneau desdits manifestants, les responsables locaux restent de marbre en se contentant d’ajourner des crises à répétition. Par ailleurs, plusieurs projets manquent à l’appel dans une APC rythmée par la nonchalance et la léthargie. «Nous sommes contraints de faire le forcing sur ces responsables locaux pour les obliger à écouter la voix du peuple. Ce n’est nullement un crime de lèse-majesté que de demander ses pleins droits et d’exiger le désenclavement de notre patelin», déclare un des manifestants. «Notre APC a bénéficié d’une enveloppe de 6 milliards de centimes dans le cadre des PCD, mais cet argent n’est pas utilisé à bon escient. Sinon comment expliquer que des carences évidentes ne soient pas encore colmatées. Ce sont les mêmes revendications qui reviennent à chaque fois sur la plate-forme des revendications, sans que nos «Chefs» ne bougent le petit doigt. L’inaction de nos responsables locaux pénalise nos villages qui ne savent plus à quel saint se vouer», dira encore un autre manifestant.

Bachir Djaider

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