«L’Algérie compte 1,2 millions de constructions illicites. Le parc immobilier est devenu un désordre depuis le séisme qui a frappé la wilayas de Boumerdès en 2003». C’est ce qu’a affirmé le président du collège national des experts architectes (CNEA), M. Abdelhamid Boudaoud. Intervenant, hier matin, sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, M. Abdelhamid Boudaoud a indiqué que « la crise de logement restera toujours de mise, malgré le fait que le parc immobilier a atteint les 7 millions d’habitations». Il a, dans ce sens, souligné que la conjoncture économique actuelle et la chute des prix du pétrole ont influé négativement sur le parc immobilier. «Ce dernier qui connait un désordre, depuis l’année 2003, n’est plus contrôlé», a-t-il déploré. Le coût du mètre cube qui était de 171 DA a atteint, après le séisme de Boumerdès, les 500 DA à Alger. Abdelhamid Boudaoud a estimé que le prix de l’immobilier est exagéré et donne le tournis. «Le montant est exagéré par rapport au pouvoir d’achat du citoyen algérien, et la moyenne des salaires qu’ils perçoivent. La raison pour laquelle l’Etat s’est retrouvé contrainte d’accompagner les citoyens qui ont entamé la réalisation de leurs bâtisses mais les travaux se sont arrêtés pour des raisons financières, à travers la loi 08/15 qui fixe les règles de conformité des constructions», a expliqué l’invité de la radio nationale. Le président du CNEA a contesté la loi n° 8-15 fixant les règles de mise en conformité des constructions et de leur achèvement. Une initiative lancée en 2009, et qui devait aboutir à la mise en conformité de 1 million 200 000 constructions, dans un délai de cinq ans. Il s’agit, en effet, du nombre d’unités qui n’étaient pas aux normes urbanistiques, jusqu’à l’année 2008, mais cette lois connaît toujours des difficultés pour son application par les citoyens». Le parc immobilier algérien a atteint 7 millions d’habitations en 2014, tandis qu’il ne dépassait pas les 1 979 millions d’habitations en 1966». «Le parc immobilier est passé de 2 349 unités en 1977, 3 235 habitation en 1987, pour arriver à 5 726 unités en 2008, et atteindre 7 millions d’unités en 2014», a-t-il affirmé avant d’ajouter que «nonobstant les efforts des pouvoirs publics et les programmes de logements, la crise du logement est toujours de mise ; ce qui soulève moult interrogations». Il dira, à cet effet, que le règlement de la crise de logements est lié au rôle des communes qui doivent enquêter sur cette question. Évoquant la cherté excessive de l’immobilier en Algérie, il estime que le phénomène persiste malgré le fait que les Algériens se sont orientés vers les différentes formules proposées par l’Etat, à l’instar de l’AADL et le LPP, et les différentes opérations de relogements qui ont été effectuées récemment. Aussi, le président du CNEA dira que si les 1 541 communes avaient procédé au recensement de chaque bénéficiaire et demandeur de logement, la crise de logement aurait été estompée.
L.O.Challal
