Plusieurs dizaines de personnes ont participé hier matin, à la marche à laquelle a appelé le comité citoyen pour la défense de la bande boisée d’Aokas. Ayant pris le départ de la placette de la poste, la marrée humaine a arpenté les rues de la commune en passant devant les sièges du commissariat de police et de la mairie avant de s’arrêter devant le siège de la daïra, où une prise de parole a eu lieu. Les animateurs du mouvement de contestation, rejoints par le premier secrétaire du FFS, M. Tahar Belabbas, et par des membres du bureau national de l’association des droits des chômeurs, probablement en vacances dans la région, ont pris la parole pour fustiger l’administration qui fait fi des revendications citoyennes. «Oui à l’écotourisme», «Aokas n’est pas une poubelle» ou encore «Touchez pas à ma bande boisée» sont les quelques slogans inscrits sur des banderoles accrochées à même les clôtures du siège de la daïra et de la banque mitoyenne. Les orateurs ont appelé à la mobilisation permanente et ont décidé de multiplier les actions dont l’envoi d’une autre correspondance aux autorités compétentes, y compris le commissariat national pour la défense et la protection du littoral. Dans sa déclaration-appel, le comité citoyen pour la défense de la bande boisée rappelle qu’ «au moment où les pouvoirs publics affichent leur mépris face aux doléances citoyennes en se contentant d’une tentative de diversion par un gel du projet de réalisation de la zone d’expansion touristique, le ministre chargé du tourisme a effectué une visite dans la région pour inaugurer des ouvertures de pistes». Le comble c’est que «les autorités locales ont poussé leur cynisme, pour éviter la puanteur à son excellence le ministre, jusqu’à procéder au camouflage de la décharge balnéaire sauvage en procédant à des travaux de remblaiement et de terrassement. Et pourtant l’implantation d’une décharge sur un couvert végétal est strictement interdite» est-il souligné dans la déclaration. Du coup, les rédacteurs de l’appel saluent le lancement par l’APC du projet d’une unité de traitement et de recyclage des déchets ménagers, une manière de dire que les citoyens ne sont pas contre les projets d’intérêt public. Par contre, ils mettent en demeure les autorités de «mettre un terme à cette impunité qui règne en maître laquelle pousse les dilapidateurs du patrimoine public à s’attaquer au grand jour à tout ce qui est étatique en se convertissant en investisseurs pour jeter leur dévolu sur la bande boisée, dernier poumon de la commune.» En conclusion, les protestataires exigent, entre autres : «l’annulation du projet de construction d’hôtels sur la bande boisée, le règlement définitif de la décharge publique, la restitution des terrains dits «coopérative Gouraya», la récupération de l’assiette de terrain destinée à la réalisation d’une crèche communale, l’annulation du projet d’implantation d’une usine de peinture sur le terrain de l’ex-SNLB, une enquête sur toutes les constructions illicites et rejettent le détournement de logements sociaux au profit de fausses victimes du terrorisme.»
A. Gana