Des apiculteurs frustrés

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La filière apicole attire de plus en plus d’agriculteurs. Si certains ont suffisamment de moyens pour acquérir des ruches, certains recourent à la contribution de la direction des forêts. En effet, au mois d’août dernier, des dizaines de fellahs ont acquis les essaims, et tout ce qui leur est afférent, auprès de la conservation forestière de Boghni. Malheureusement, certains d’entre eux étaient frustrés de découvrir que les colonies d’abeilles n’étaient pas satisfaisantes.  » Nous avons versé 40000 dinars et l’aide des forestiers s’est élevée à environ 80000 dinars pour dix ruches, soi-disant remplies, mais nous avons été déçus à leur réception parce que dans certaines ruches la reine manquait ! Ajouté à cela, les essaims étaient faibles. Il fallait les nourrir avec du sucre pour les sauver d’autant plus que c’était une période difficile », nous confie un apiculteur d’Ait Yahia Moussa. Et de poursuivre:  » Même la qualité du bois des ruches laisse à désirer ! ». En plus, ils ont dû acquérir le matériel d’accompagnement, une combinaison et un extracteur de marque chinoise.  » En principe, le fournisseur devait venir sur les lieux, dès la réception des ruches, afin de faire le constat sur place et prendre nos doléances s’il y en a. Malheureusement, toutes nos tentatives de le contacter ont été vaines ! », nous apprend-il. Notre interlocuteur nous remet une copie d’un rapport, adressé à la direction des forêts, où tous ces manques ont été énumérés.  » C’est une arnaque pure et simple! Nous sommes aux portes de l’hiver et personne n’est venu prendre en charge notre problème. Nous lançons un appel urgent à tous ceux qui sont concernés par cette opération de distribution des ruchers à s’enquérir de notre situation avant de subir une perte sèche », conclut le même interlocuteur. Dans ladite commune, nombreux sont ceux qui investissent dans ce créneau qu’ils jugent important et rentable lorsque l’activité est bien menée d’une part, et lorsque la prise en charge des insectes est correcte, d’autre part.  » Ce n’est pas facile d’élever des abeilles. Il faut vraiment avoir les connaissances suffisantes liées à ce domaine. Il ne faut pas croire qu’il suffit d’attendre la récolte du miel sans se donner la peine et le de temps qui lui sont nécessaires », nous dit un apiculteur, très connu dans la région de Draâ El-Mizan, qui ne rate aucune occasion pour suivre des formations consacrées à l’entretien et à l’élevage des abeilles.

Amar Ouramdane

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