Macron à Alger, un geste de courtoisie ou de grande décision ?

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S. Aït Hamouda Macron sera, aujourd’hui, l’illustre hôte de l’Algérie pour une visite éclair. Le moment d’une escale sur son chemin vers le Qatar. Dans tous les cas de figure, quelle que soit la durée de cette entrevue avec le pays, il y a fort à parier qu’il y aura beaucoup de sujets à aborder, mais qui ne connaitront pas tous l’issue espérée. Les promesses du candidat ne seront pas celles du président de la République française. Le premier n’est pas tenu, pour des raisons électorales, d’honorer, une fois élu, toutes ses confessions de foi. Quant au second, il doit respecter les règles traditionnelles par rapport au contentieux mémoriel de l’État français vis-à-vis de l’Algérie. Nonobstant ce qui peut arriver, il y a quand même une marge de manœuvre que les interlocuteurs des deux puissances sauraient faire un pas l’un vers l’autre et on sortirait un texte qui puisse faire plaisir à l’Algérie sans trop froisser la France. Autrement dit, l’Algérie comme la France auront des négociations franches dans bien des domaines, comme l’économique, le culturel, le visa, l’agricol, mais en ce qui concerne le mémoriel, il y a peu de chance qu’il y ait, à cet égard, du nouveau. En tous les cas, pas de quoi pavoiser. La mémoire des deux peuples reste assujettie à ce qu’elle conserve de bien ou de mal du passé commun. Mais que cela ne soit pas une problématique de conciliation claire et nette. La France attend que l’Algérie reconnaisse, avec autant de fougue, ses excès envers les Français qu’envers les Harkis. C’est ce que l’Algérie refuse, pour des raisons de bon sens historique. Qu’à cela ne tienne, la venue d’Emmanuel Macron va certainement servir à aborder ce qui s’est passé entre les deux pays, avant qu’il ne vienne au monde. Cela va faire, assurément, évoluer vers une meilleure compréhension des tenants et aboutissants de ce qu’on appelait, euphémiquement, dans l’hexagone, les événements d’Algérie. On saura, après demain, si les relations entre les deux pays vont en s’améliorant ou si c’est un geste de bonne courtoisie que Macron fait à l’Algérie, sans rien en retour.

S. A. H.

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