La politique des petits pas, un des axes de la révolution culturelle lancée dans les années 60 en Chine, par le grand timonier Muo Ze Dong, continue. Les investissements chinois grands et petits, empruntent les voies du passé et rien de ce qu’ils font n’échappe aux expériences antérieures de confucius, Lao Tseu et Mao.Ainsi à Béjaïa, après avoir évalué le marché par le biais de l’ouverture directe d’une boutique 100% chinoise voilà 2 ans, une sorte de ballon d’essai en somme, une deuxième échoppe proposant l’exacte réplique des produits exposés dans tout magasin de ceux de l’empire du milieu vient d’ouvrir, place de la poste en Haute-ville. Une chinoise, bon teint, le sourire fait femme en fait, trône derrière un comptoir. Et comme une grande partie de l’ancien centre historique de Béjaïa est à vendre, gageons qu’il offre le cadre idéal pour le futur Chinatown de la Soummam !Béjaïa; change c’est indéniable ! Le temps où le seul “étranger” l’extraterrestre était le Mozabite du coin est bien révolu ! Il y a aussi les Tunisiens, une poignée, mais eux, au fil des générations n’ont presque plus rien gardé de leurs valeurs traditionnelles, hormis peut-être les beignets inimitables, les makrouts l’art de la zalabia leur ayant été tout simplement confisqué. Ils parlent kabyle, jurent en kabylie, supportent la JSMB ou le MOB…Les Egyptiens, “les enfants de Pharaon” comme ils aiment à se faire appeler viennent à leur tour d’investir la place par l’ouverture d’une boutique de tapis estampillés “made in Egypt”. Et un peu comme pour rappeler leurs origines dont ils tirent par ailleurs une extrême fierté, ils proposent dans la foulée quelques répliques de papyrus peints, les motifs, le panthéon des dieux égyptiens, Osiris, Apis, Annubis, Râ et quelques pharaons célèbres, les Ramses, Touthonkamon, Akhenaton, Amenophis… sont assortis d’hieroglyphes dont on ne peut cependant garantir l’authenticité des caractères ni leur lisibilité.Béjaïa, s’ouvre sur le monde. Béjaïa s’humanise, signe d’une vitalité certaine, de rapports tournés vers l’autre retrouvés et d’une prospérité rampante certes, mais bien perceptible. C’est simple, dit le bon sens populaire “ils ne viendraient pas de si loin pour nos beaux yeux !”
Mustapha Ramdani