Meziane Haddad relâché par ses ravisseurs

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Meziane Haddad a été relâché par ses ravisseurs, samedi à minuit, au lieudit Zitouna, dans le village Ihenouchen sur la route menant vers Tigzirt à quelques kilomètres de chez lui. L’otage, âgé de 46 ans, père de trois enfants et membre de la famille Haddad détentrice du groupe qui porte son nom, dont l’entreprise de réalisation routière et de bâtiment, ETRHB, aura ainsi vécu cinq jours en captivité, après le rapt dont il a fait l’objet mardi dernier. Selon les informations recoupées au village de la victime, celle-ci a été enlevée au lieudit Isoumathen sur la route d’Aghribs, à quelques mètres du barrage fixe de l’ANP, dressé à l’intersection reliant les localités de Fréha, Azeffoun et Tigzirt, sur le chemin de retour chez elle aux environs de 19h.Hier, au deuxième jour de sa libération par ses ravisseurs, Meziane Haddad était toujours sous le choc. La demeure familiale était envahie par une marrée humaine venue lui témoigner sa sympathie. Timlouka, à deux kilomètres du chef-lieu d’Azeffoun, lieu de résidence de la famille Haddad, offrait un décor de fête. Il y avait des gens de toutes les classes venus de partout pour rencontrer celui qui, cinq jours durant, a vu sa vie accrochée au gré de ses kidnappeurs. “Depuis le soir où Meziane fut kidnappé, la maison familiale est devenue un lieu de pèlerinage. Les gens, qu’ils d’ici ou d’ailleurs, sont venus s’enquérir du sort de l’homme le plus sympathique du village”, nous a dit le taxieur clandestin qui nous a emmené à Timlouka. Notre interlocuteur n’a pas cessé de vanter les qualités humaines de Meziane et de ses frères qui, dit-il encore, n’ont pas la vanité que donne l’argent et les affaires. “Ce sont de simples gens qui possèdent un grand cœur, au village, nous sommes fièrs d’eux”, poursuit-il avec fierté. A la demeure familiale –une villa qui parait construite depuis des années—, une foule très nombreuse occupait le grand garage reconverti, pour l’occasion, en une salle d’accueil. Les membres de la famille étaient mêlés à la foule dans une ambiance de fête. Tous les frères, neveux, cousins, amis et inconnus partageaient les mêmes espaces dans ce grand garage. Meziane était entouré de deux de ses frères et des amis. Le Sourire sur les lèvres, mais il n’a pu cacher le traumatisme que lui ont causé les cinq jours de captivité entre les mains des hommes armés. Nous demandons à le voir et à discuter avec lui. Son jeune frère, chirurgien au CHU de Tizi Ouzou nous fait savoir que son aîné n’est pas en mesure de parler aux journalistes. “Vous savez, nous avons refusé de recevoir les journalistes, mais je peux vous accorder le privilège, à vous représentants de “la Dépêche de Kabylie”, de le voir et de le saluer”, a tenu à préciser son jeune frère. C’est ce que la victime du rapt nous a également signifié dés que nous la saluons. “Je suis heureux de retrouver les miens sain et sauf. Me voilà en entier. Je n’ai rien à vous ajouter, désolé”. Ce sont les seuls termes que Meziane a prononcé avant de nous laisser en compagnie de ses deux frères. L’un d’entre ces deux derniers nous a avoué que Meziane a eu beaucoup de mal à se remettre du choc de son enlèvement : «”les seules personnes qu’il a reconnu dès sa libération c’était ses frères. Ma fille qui était si heureuse de le revoir n’a pu l’approcher car il était méconnaissable à ses yeux”Ce qui n’est pas pour satisfaire notre soif d’informations sur les circonstances de son kidnapping, de ses jours en captivité et de sa libération. Aucun membre de la famille Haddad n’a voulu s’exprimer sur cette affaire qui les a mis en état de choc et d’angoisse durant cinq jours. Les personnes que nous avons interrogées sur place se sont contentées de dire qu’elles sont contentes et heureuses pour l’issue qu’a connue le rapt de leur ami Meziane. Elles s’accordent toutes à dire que «Meziane est une personne très simple, humble et gentille. Il ne mérite pas ce qu’il a vécu».

M.A.T.

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