Situé à quatre kilomètres du chef-lieu de daïra Iferhounène et à une trentaine de kilomètres de Ain El Hammam, le village de Tifilkout relevant de la commune d’Illiten, qui fut naguère la capitale du royaume de Koukou, a célébré au cours de ce week-end, “Assenssi Oul Kadi”, qui fut son roi.En effet, les héritiers de ce royaume célèbre de Kabylie, sur les contreforts du Djurdjura, tiennent à perpétuer la tradition et entretenir la mémoire des générations futures en organisant chaque année, une telle manifestation conviviale qui connaîtra certainement un autre essor les années à venir. Pour ne pas trop s’étaler sur les origines du royaume de Koukou auxquels de nombreux écrits, se sont consacrés, et d’historiens, il est quand même utile de rappeler que par “Oul Kadi”, il s’agit de Abou Al-Abbas Ahmed Bel Kadi, le fondateur de la dynastie de Koukou et roi d’Alger de 1520 à 1527. “Il mourut les armes à la main, en martyr de la cause nationale comme il fut ainsi le précurseur médiéval de l’esprit de Novembre 1954, au cours duquel les Algériens se soulevèrent contre les Français. Au demeurant, Abou El Abbas Ahmed Bel Kadi fut un nationaliste avant l’heure.Il mourut en 1527 dans la plaine de la Mitidja où il avait dressé son camp afin d’aller combattre Kheireddine Barberousse.”Il est à noter qu’à Tifilkout un mausolée fut érigé après sa mort comme d’ailleurs dans d’autres endroits de Kabylie.C’est donc sur ce petit monticule que fut érigé le mausolée qui est signalé par une inscription ancienne : ceci est le lieu de repos (Lemqam) de Sidi Ahmed Al Qadi, mort au XI siècle de l’hégire “que Dieu lui accorde sa miséricorde”.Tout au long de la journée de ce jeudi, assis sur des nattes sous une voûte, les sages du comité de village de Tifilkout accueillent les dizaines de visiteurs qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche pour y déposer devant les honorables notables leur offrande et reçoivent en récompense des chapelets de “Daâwi N’Lkheir”.Par ailleurs, tous les villageois et les nombreux pèlerins sont invités aux deux repas traditionnels de la journée préparés par un professionnel de l’art culinaire, Mebarek Mouloudj, en l’occurrence qui est aussi le cuisinier du lycée d’Illiltène. Une veillée religieuse est aussi inscrite au programme alors qu’un peu plus tard, les jeunes héritiers du royaume de Koukou auront tout le loisir pour remonter jusqu’au XXIème siècle en dansant au son des chansons distribuées par le D.J.En outre, ce vendredi, c’est au tour du saint Sidi Ali d’avoir son «Assenssi» de la même manière.Il faut signaler, également, que pour cet “Assenssi Oul Kadi 2006”, le village s’est doté d’une importante infrastructure socioculturele, dont le coût dépasserait les 600 millions de centimes, et qui sera aussi le siège de l’association culturelle “Tafat”.
Essaid N’Aït Kaci
