Seul Hocine Aït-Ahmed…

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Finalement, il n’y a pas de fumée sans feu. Et les choses ne vont plus dans le bon sens ces derniers jours au FFS. Un grand rassemblement national des militants de cette formation s’est tenu avant-hier, au siège de ce parti. Ils sont venus nombreux des quatre coins du pays. Mis à part ceux de Tizi Ouzou, de Bouira, et de Béjaïa, le siège du vieux parti de l’opposition est devenu depuis la matinée d’hier, le lieu de pèlerinage pour les militants, venus parfois de très loin (El Oued, Sétif, El Bordj…). Même des militants de la Fédération de France étaient au rendez-vous. « Ce rassemblement est pour nous un sursaut d’orgueil militant, non pour nous opposer au charisme d’Ait Ahmed, mais pour dénoncer la faillite et l’échec de la direction nationale, et également pour réclamer le départ immédiat de l’actuel secrétariat national qui est accusé d’être le seul et l’unique responsable de la crise et du malaise qui secoue le FFS ces derniers temps », s’indigne un militant.Devant un parterre de militants notamment ceux de 1963, la déclaration finale des frondeurs a été lue par un ancien militant octogénaire, toujours fidèle aux principes directeurs de la proclamation du parti, d’après les présents. Ces derniers n’ont pas caché leur mécontentement vis-à-vis de la direction actuelle, “qui a abandonné le terrain politique concernant les questions majeures’’. A travers cette déclaration, les anciens militants du FFS, demandent le départ de leur direction nationale, à sa tête Ali Laskri et Karim Tabou. « Nous voulons, à travers ce rassemblement, rétablir une véritable démocratie au sein du parti, dont nous dénonçons solennellement les multiples violations de ses statuts et de son règlement intérieur », scande un militant. Un autre est allé plus loin en déplorant la situation à laquelle est arrivé le vieux parti de l’opposition : « A l’époque, le FFS organisait des sit-in, des marches et des rassemblements pour dénoncer le pouvoir en place, mais actuellement on les organise pour réclamer le départ de nos responsables, c’est malheureux… ». Ainsi donc, la tension a atteint son point d’orgue, ce qui risque de créer une crise encore plus aiguë pour ce parti. D’emblée, les frondeurs semblent décidés à pousser le bouchon encore plus loin jusqu’a l’obtention de gain de cause, en revendiquant énergiquement, de réhabiliter le politique à l’intérieur du parti, de mettre fin à la confusion politique par l’appareil et de reprendre l’initiative politique sur le terrain en tant que force d’opposition et de propositions, mais également constituer « un front pour dresser une alternative démocratique sérieuse et porteuse d’espoir ». Il est aussi question de revendiquer la réhabilitation des instances légales et légitimes du parti dans leurs prérogatives, en application des statuts, et de convoquer en urgence un conseil national extraordinaire pour ouvrir un débat de fond sur l’état du parti en présence de son président, afin de mettre en place un calendrier, imposable à tous, pour la tenue des échéances nationales statutaires.Ce rassemblement, ajoutent ses initiateurs, intervient après avoir constaté « le mépris et l’inconsidération par l’actuel secrétariat national ». « Ce dernier abuse de son pouvoir exorbitant, défiant toute éthique politique en violation des textes et statuts du parti, ainsi que la stagnation et l’hibernation de ce dernier », réplique un autre militant, avant de dire que ce n’est pas de cette manière « que la Deuxième République sera fondée ». A noter qu’à la fin de ce rassemblement, les frondeurs n’ont pas voulu remettre la déclaration au secrétaire chargé de la gestion du siège, mais ils exigent la présence de la direction nationale. Par ailleurs, toutes nos tentatives pour joindre l’actuelle direction du parti, notamment le porte-parole, Karim Tabbou, ont été vaines.

Ziyad Demouche

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