Louiza oui, Royal non !

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Par Anouar Rouchi

– Bonjour Mme Hanoune

– Bonjour camarade Djamel

– Vous êtes prête pour l’interview ?

– Nous autres, à l’extrême-gauche, nous sommes toujours prêts à tout.

– Ça, je vous le concède volontiers madame, vous qui n’arrêtez pas d’encourager l’avènement d’un état théocratique.

– Voyez-vous camarade Djamel, vous aussi vous tombez dans le piège de l’amalgame.

– N’avez-vous pas réclamé de rendre sa “victoire” électorale au FIS ? N’avez-vous pas signé le contrat de Sant’Egidio ?

– Ce faisant, camarade Djamel, j’exprimais mon attachement au respect de l’expression démocratique. Rien d’autre !

– C’est quand même bizarre comme reconversion. Passer du combat révolutionnaire à l’attachement maladif à des urnes truquées…

– Il faut être de son temps…

– Selon la presse marocaine, vous auriez, madame exprimé des positions favorables au royaume chérifien et donc contraires aux intérêts de l’Algérie dans le conflit du Sahara occidental.

– Je ne vois pas l’utilité de la création d’un nouveau pays dans la région au moment où l’on parle de l’intégration du grand Maghreb arabe.

– Les mauvaises langues disent que vos déclarations, par ailleurs irresponsables, intervenaient avant un séjour que vous projetiez au Maroc… Mais passons ! Parlons justement de politique étrangère…

– Je vous écoute camarade Djamel même si la tournure que prennent vos commentaires ne me plaît guère…

– C’est la première fois qu’en France, une femme, Ségolène Royal, étant investie par le PSF pour la course à l’Elysée est en position d’être élue présidente de la République.

Qu’est-ce que cela vous inspire ?

– Vous savez camarade Djamel, cela ne m’épate guère personnellement puisque moi-même j’ai été la première femme en Algérie à briguer le palais d’El Mouradia.

– D’accord. Mais l’Algérie n’est pas la France et vous avez fait un score d’à peine 1 %. D’ailleurs il est bon de vous rappeler que si vos amis du FIS étaient au pouvoir, c’est la course au pénitencier ou au cimetière que vous auriez faite et non celle d’El Mouradia.

– Je ne veux pas revenir sur ce sujet.

– D’accord. Revenons à Ségolène Royal.

– Ecoutez, c’est vrai que c’est une femme, mais…

– Mais ?

– En fait il y a Ségolène et il y a Royal.

– Ce qui signifie ?

– Prenez l’exemple des banlieues où, comme chacun sait, croupissent nos cousins…

– Je vous écoute.

– Eh bien, Ségolène prêche la prévention de la délinquance par l’éducation et la prise en charge des jeunes et Royal veut mobiliser les militaires pour les “encadrer”…

– Et alors ?

– Alors ? Vous savez la phobie que j’ai des militaires !

– En fait, vous voulez Ségolène mais pas Royal…

– Non. Entre Ségolène et Royal, je préfère Louiza !

– Génial !.

A. R.

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