20 ans de prison pour un cultivateur de cannabis

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Selon ses déclarations, l’accusé B. A, 28 ans qui a, à la demande de son père, préparé aux semailles un lopin de terre derrière la maison, ne savait pas qu’il avait de novembre 2004 à juin 2005 arrosé, biné et entretenu une plantation de cannabis. C’est cette affaire de culture de chanvre indien que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à traiter hier. Le procureur général, pour lequel il ne fait aucun doute que l’accusé a non seulement préparé la terre, arrosé, biné et surveillé les plants de cannabis jusqu’à leur maturité, mais a aussi, et en toute connaissance de cause, semé les graines méritant ainsi la peine de réclusion à perpétuité. Après délibérations, tenant sans doute compte des circonstances atténuantes plaidées par la défense, le juge n’a prononcé qu’une peine de 20 ans de prison. A l’interrogatoire, l’accusé a tout mis sur le compte de son père B. S. qui était absent à l’audience et qui a déposé plainte pourtant non contre lui mais contre ses deux autres fils B.L.N, et B.L.F. et contre son gendre A. A. L’accusé a affirmé devant le juge, qui l’interrogeait, que c’était son père qui avait tout planté. Lui, il n’a fait que préparer la terre et arroser les plants qu’il ne connaissait pas. Le juge lui a alors demandé s’il avait pour habitude d’entretenir les mauvaises herbes. Il a répondu avec ténacité qu’il ne savait pas ce qu’il arrosait.

Les fait remontent au mois de juin 2005, lorsque la mère de famille B et ses enfants, après 9 ans d’absence, suite à un différend, sont revenus s’installer au village. Cela n’a pas été du goût du père B. S qui vivait seul à Akbou mais qui rendait cependant de fréquentes visites à son fils B. A. (l’accusé) qui était resté avec lui après le départ du reste de la famille, pour poursuivre ses études au CFPA et pour entretenir le “jardin”. Le père, qui prétendait vouloir se remarier, selon ses enfants, avait pour chasser les intrus avant qu’ils ne découvrent le pot aux roses a déposé plainte pour plantation illégale de cannabis contre ses fils B.L.N. et B.L.F. et contre son genre A. A.

A leur arrivée, les gendarmes découvrent alors le grand carré de plants de cannabis dont la hauteur varie entre 1 mètre et 1 mètre 20. La récolte selon le juge est de 22 kg.

L’accusation, qui a requis la peine maximale prévu par la loi pour ce genre de crime, a surtout mis l’accent sur le fait que l’accusé, quoi qu’il dise à barre, ne pouvait pas ne pas savoir le nom et l’usage de la plante qu’il a arrosée régulièrement de novembre 2004 à juin 2005.

Quant à la défense qui a plaidé les larges circonstances atténuantes pour son client, a notamment axé son intervention sur le fait que l’accusé, qui a toujours eu une conduite irréprochable, selon une association religieuse de la région, et qui a de très bonnes note au CFPA où il a poursuivi ses études, est surtout victime des machinations de son père.

B. Mouhoub

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