L’opération de vote se fera à bulletins secrets, l’urne protège l’électeur et lui assure l’anonymat, sécurité politique et protection. A Tizi Ouzou, le rendez-vous du 28 décembre relance les acteurs dans une course à première vue inutile mais l’effet, surprise a toute les chances de s’y produire. Trois partis, le FLN, le RND, le RCD, avec l’éventuelle candidature indépendante, se livreront une bataille sans merci pour s’arracher le poste de sénateur pour une mandature de 3 années. Il est évident que l’absence du FFS à ce rendez-vous, donnera plus de chances aux différents candidats et leur permet d’espérer. Majoritaire avec une nette avance sur tous les autres partis, le FFS n’a pas livré à ses militants, un argumentaire politique coriace pour les convaincre de l’option retenue. Sa participation en 2002 aux élections locales et à celles des partielles en 2005 sont avancées et expliquées par le FFS par le fait qu’il s’agit de mandat de proximité donc aux côtés des citoyens. Quant aux mandats nationaux, le parti d’Aït Ahmed semble leur tourner le dos, le cas des sénatoriales en est la parfaite illustration, boudées à deux reprises en moins d’une année. Les élections législatives pointant à l’horizon, le calendrier électoral sera très chargé en 2007, où les législatives sont d’ores et déjà arrêtées au mois de mai.
Le FFS d’Aït Ahmed jouera-t-il toujours la carte du rejet de toutes les échéances à mandatures nationales ? L’interrogation reste posée parmi les militants du parti qui eux n’expliquent pas d’un même argumentaire la position du parti à la limite de l’indéfendable. Il est soupçonné en fait d’un mal chronique interne que le parti n’arrive ni à gérer ni à digérer.
Les batailles claniques internes ont totalement dévoyé le parti des démarches et objectifs stratégiques, le cantonnant dans des activités et limites géographiques bien précises. De l’avis des militants le boycott des sénatoriales est un signe de mauvais augure pour le parti, dès lors que son absence permet à certains rêveurs d’exaucer leur vœu et du coup prive le FFS d’une tribune politique à la chambre où d’habitude siégeaient Hamadache-Chetti, feu Aït Ahmed, tous du FFS. Ce 28 décembre, le sénateur serait choisi parmi le trio Mme Aït Merar (FLN), Semoudi (RCD) Slacel (RND).
Le FLN ayant à son compte 136 voix, en dépit des dissensions ayant prévalu aux primaires, avec l’apport d’autres voix des indépendants, dispose de toutes les chances de passer le cap du premier tour, et avoir en face la candidature du RCD pour laquelle la majorité absolue n’est ni arithmétiquement ni politiquement acquise. Le RCD avec ses 150 élus (APC,APW) n’est pas en position d’imposer une victoire certaine. Le corps électoral est estimé à près de 609 élus, avec le boycott du FFS, ce nombre sera fortement réduit, à moins que les élus FFS fassent une mutinerie contre la consigne du parti. Le RND d’Ahmed Ouyahia, en nette progression a totalisé 78 élus lors du dernier scrutin, sa candidature part avec sérénité pour négocier une rupture tranquille en comptant sur des voix d’Indépendants au nombre de 92 et de militants du FLN déçus par la crise qui a secoué le parti lors de la tenue des primaires. Sans omettre de signaler que la désignation du candidat du RCD par la direction du parti a créé un vent de colère parmi ceux qui ont l’ambition de postuler, mettant en avant leur engagement dans la structure et surtout l’ancienneté qu’ils ne cessent de brandir et de mettre dans la bourse des valeurs du choix de candidatures.
B.T.