Témoignage d’un militant nationaliste algérien Ali Agouni, ancien responsable dans le PPA/MTLD ancien responsable dans le MNA, ancien moudjahid au sein de l’ALN/MNA et quand Messali a reconverti le MNA en PPA.
J’ai été responsable dans la direction auprès de Messali Hadj pendant plus de 10 ans, et après le décès de Si Mohamed Memchaoui, j’ai été désigné à la direction du PPA.
70e anniversaire de la création du PPA par Messali Hadj à la suite de la dissolution de l’ENA par le gouvernement colonial. Je voudrais attirer l’attention de l’opinion algérienne et du président de la République algérienne, des partis et des hommes politiques épris de liberté et de démocratie.
Comment ose-t-on ? Ignorer à ce jour un grand homme “Messali Hadj” qui a mené plus d’un demi-siècle de combat pour l’indépendance de l’Algérie.
Comment peut-on détourner et falsifier l’histoire de l’Algérie en oubliant de commémorer officiellement l’anniversaire de la création du PPA qui a organisé la préparation du déclenchement de la Révolution algérienne et a formé des cadres et un programme entier pour cette évolution.
C’est au président de la République ainsi qu’à toutes les autorités de décréter le 11 mars jour de la création du PPA, une journée nationale afin de rendre hommage à son créateur Messali Hadj.
Quant au PPA qui a été dissout par le colonialisme, à l’indépendance de l’Algérie a présenté son dossier d’agrément à l’exécutif au Rocher noir, avec un programme politique économique et social pour lequel il a obtenu un refus d’agrément car les dirigeants du FLN ont opté pour le régime de démocratie populaire et du parti unique conformes aux régimes des pays de l’Est.
Après les événements de 1988 qui ont fait tant de morts innocents, le régime d’Alger a opté soi-disant pour une ouverture démocratique conforme à la constitution et au nouveau règlement des associations à caractère politique mais lorsqu’une délégation du PPA, ayant à sa tête Si Mohamed Memchaoui, a déposé un dossier d’agrément au ministère de l’Intérieur après 60 jours d’alerte, le PPA a reçu un refus d’agrément non justifié.
Rappelons que le PPA a subi l’injustice, la répression durant la période coloniale et continue de la subir dans l’Algérie indépendante.
Le PPA qui possède un riche passé de combat pour l’indépendance de l’Algérie, qui a un programme et des militants pour l’accomplir, a été privé de son agrément pour pouvoir participer librement et sur des bases démocratiques à la construction de la nation algérienne conforme aux aspirations du peuple algérien et de la révolution pour laquelle il y a eu un million cinq cent mille martyrs.
Le temps et les événements ont montré que si on avait écouté Messali Hadj en 1962, en appliquant le programme du PPA lequel est l’instaurateur d’une véritable démocratique, une constituante souveraine et le pluralisme politique, on aurait évité tant de malheurs et de temps perdu pour le peuple algérien.
Aujourd’hui nous demandons l’écriture de la véritable histoire du Mouvement national algérien, et l’agrément du PPA comme pour tous les autres partis politiques.
Comment est arrivé le 11 mars 1937 et le 1er Novembre 1954 ?
En 1830, l’Algérie rejoignait la cohorte des pays colonisés d’Afrique et d’Asie. L’Emir Abdelkader lève le drapeau de la résistance algérienne. 17 ans durant, il dirige et conduit la lutte héroïquement. Le 30 mars 1847, il signe le traité de la Tafna qui naturellement ira à la poubelle de l’histoire. En 1864 les Ouleds Sidi Cheikh prennent le relais et déclenchent la lutte contre l’envahisseur dans la région du Djebel Amour jusqu’au Dahra. En 1871, Si Bachagha Mokrani aidé par la confrérie Rahmania occupe Bordj Bou Arréridj et la Kabylie et arrive aux environs d’Alger. En mai 1881 Bouamama porte le combat contre le colonialisme de Frenda à Aïn Sefra. La révolte de Belezma se propage de Barika à Khendila. Dans l’Ouest algérien, Ben Choukrane ferme la marche de la résistance armée.
Rappelons-le ! Tant de courage, de combats contre le colonialisme français, d’héroïsme et de sacrifices se soldent par l’échec de toutes ces luttes et révoltes parce qu’il y manquait l’essentiel : l’unité du peuple algérien dans la lutte et l’action.
En 1926, Messali Hadj avec Hadj Ali Abdelkader et d’autres compatriotes créent l’Etoile nord-africaine “ENA”.
L’ENA avait un programme de cinq idées essentielles :
1) L’indépendance totale des trois pays d’Afrique du Nord “Algérie, Tunisie et Maroc”
2) L’unité du Maghreb
3) La terre aux fellahs
4) Création d’une assemblée constituante au suffrage universel
5) La remise en toute priorité à l’Etat des banques, des mines, des chemins de fer, des ports et de tous les services publics que détenaient la France.
Instruit par le passé de l’Algérie, l’ENA forge la conscience nationale et œuvre à l’unité du peuple algérien. Ce programme et ces revendications furent revendiqués avec courage par Messali Hadj qui insiste sur l’indépendance totale de l’Afrique du Nord en dénonçant la répression et les méfaits du colonialisme au Congrès anti-impérialisme qui a eu lieu en février 1927 à Bruxelles.
Durant plus de 10 ans Messali Hadj et ses amis, malgré la répression et les difficultés, ont persévéré pour développer et élargir le mouvement national en France, en Belgique et en Algérie. Messali Hadj en 1930 a créé le journal El Ouma, 1er jalon du nationalisme en revendiquant l’indépendance totale de l’Algérie.
Rapidement Messali Hadj trouve sur son chemin des adversaires acharnés : les réformistes algériens qui optent pour l’assimilation du peuple algérien dans la famille française, et le rattachement de l’Algérie à la France dans le but d’obtenir quelques droits et privilèges. Le Parti communiste algérien, ayant à sa tête Amar Ouzegane, après les événements de mai 1945, a condamné Messali Hadj et a demandé au gouvernement colonial de lui couper la tête. Le PC utilisait les jeunes comme masse de manœuvre dans sa stratégie d’hégémonisme mondial.
2 Août 1936
Dès l’avènement du Front populaire qui prend le pouvoir à Paris, Messali Hadj, qui était à Genève en Suisse, décide de rentrer à Paris. A la veille de son départ, l’Emir Chekib Arslan et Ahsan El Djebri, ainsi que les membres du Haut comité syro-palestinien, ont organisé un thé d’honneur pour fêter le retour du président de l’ENA, Messali Hadj parmi ses compatriotes pour mener le combat pour l’indépendance. Avec son retour, c’est également la libération d’Imache, Belkacem Radjief, Rabah Messaoui et Sabbarahsan.
Au lendemain de son arrivée à Paris, Messali Hadj se lance dans la bataille à la tête de l’ENA, réunion sur réunion, pour examiner tous les problèmes qui touchent la question algérienne et décide de présenter ses revendications au Front populaire.
D’autre part, un grand meeting fut organisé par l’ENA à la Mutualité le 26 juin 1936 auquel tous les représentants des peuples opprimés ont pris part. Dans ce meeting, il y avait des Algériens, des Tunisiens, des Marocains, des Syriens, des représentants d’Afrique, des Antillais, et des Indochinois. Parmi de nombreux orateurs il y avait : Messali Hadj, Habib Bourguiba, El Moghrabi, etc.
Sur le plan maghrébin, un comité de coordination a été créé à Paris regroupant le Destour tunisien, l’Action marocaine, l’Etoile nord-africaine, qui réclamait l’indépendance totale de l’Afrique du Nord.
En Algérie, des contacts ont eu lieu entre la fédération des élus, les communistes, les oulémas, l’association des instituteurs. C’est ainsi qu’après plusieurs contacts, naît le Congrès musulman algérien qui a fait naître chez le peuple algérien un grand enthousiasme. Une charte a été élaborée par les oulémas et les élus qui étaient majoritaires. Une délégation a été désignée pour se rendre à Paris et présenter la charte revendicative du Congrès musulman algérien au gouvernement du Front populaire. Cette délégation est arrivée à Paris le 18 juillet 1936.
De son côté, Messali Hadj adressa une lettre à la délégation du Congrès musulman algérien pour lui exprimer les vœux de bienvenue au nom de l’ENA et il exprima le désir de les rencontrer pour examiner ensemble la situation politique du problème algérien, et les revendications qui devaient être présentées au gouvernement français.
Donnant suite à sa lettre, Messali Hadj se présente au grand Hôtel à Paris à la tête d’une délégation de l’ENA, composée notamment Amar d’Imache, Boussik Yayhaoui, Si Djilali et Akli Benoune. Ils furent reçus par Cheikh Benbadis, Brahimi, Taieb El Okbi, Abbas, Taleb Abdesalem pour ne citer que ceux-là.
Après un échange de paroles et de sympathie de part et d’autre, Messali Hadj proposa à la délégation du congrès une grande manifestation et un grand meeting pour donner plus de force aux revendications du peuple algérien. Mais tout en remerciant Messali Hadj, la délégation du Congrès musulman refusa son offre pour ne pas indisposer le gouvernement français.
Sur ce point, les deux délégations procédèrent à l’examen de la charte revendicative du Congrès musulman algérien, à la suite de quoi, Messali Hadj tout en félicitant la délégation sur certaines revendications, a manifesté avec force son opposition au “rattachement de l’Algérie à la France et à l’assimilation”. Ensuite, il expose la ligne politique, les aspirations nationales et l’indépendance totale de l’Algérie pour lesquelles l’ENA lutte depuis plus de 10 ans puis Amar Imache appuya Messali Hadj par des arguments convaincants.
Le représentant du Congrès musulman Taleb Abdesalem, répondit brutalement en affirmant que l’Algérie n’a jamais existé en tant que nation, et en ajoutant “avec quoi vous allez sortir la France d’Algérie ? Avec des cardes ?” Cette intervention gêna tout le monde, en particulier Cheikh Benbadis qui prit la parole pour ramener le calme. Messali Hadj reprit la parole pour réaffirmer que l’Algérie avait existé en tant que nation et en tant qu’Etat et qu’elle avait appartenua à l’Empire arabe.
De retour au siège du parti, la délégation de l’ENA s’est réunie avec l’ensemble de la direction pour examiner la situation et prendre des mesures face à la politique néfaste du Congrès musulman algérien qui compromettait l’avenir de l’Algérie. La première décision de l’ENA a été la tenue d’un grand meeting le 31 juillet à la salle de la Mutualité, au cours duquel Messali Hadj a dénoncé et condamné la politique d’assimilation du Congrès musulman et a réclamé l’indépendance totale de l’Algérie. A ce moment-là, arrive un télégramme d’Alger signé Mohamed Mestoul qui annonça que le Congrès musulman algérien tiendra un grand meeting au stade municipal d’Alger le 2 août 1936 et demandait la présence de Messali Hadj.
ll y avait 20 000 Algériens venus de toutes les régions pour entendre le compte rendu du Congrès musulman algérien, Messali Hadj, et fut reçu par Cheikh Benbadis avec quelques congressistes. Là il demande la parole qui lui est refusée, seulement l’arrivée de Messali Hadj a suffi pour perturber le déroulement du meeting dans les conditions escomptées par les dirigeants du congrès musulman algérien. Cependant, après négociation, on a fini par accorder 10 minutes de parole à Messali Hadj.
Prenant la parole dans la capitale algérienne, Messali Hadj remercia Cheikh Benbadis et les organisateurs du congrès de lui avoir accordé ces 10 minutes de paroles. S’adressant au peuple algérien, il s’écria avec force : “Mes frères et sœurs, je vous apporte le salut fraternel de vos compatriotes travailleurs algériens en France qui luttent au sein de l’ENA depuis plus de 10 ans pour l’émancipation nationale de notre peuple”. Puis, il s’attaqua au programme du Congrès musulman en dénonçant et repoussant avec force le rattachement de l’Algérie à la France et l’assimilation du peuple algérien dans la famille française. Il réclama avec force l’application du programme de l’ENA qui est la création d’un Etat algérien, d’un Parlement algérien élu au suffrage universel sans aucune distinction de race ou de religion.
Ces premières paroles déclenchèrent des applaudissements frénétiques et des vivats. Pour conclure, Messali Hadj ramasse une poignée de terre et dit avec force : “Cette terre n’est pas à vendre, cette terre mes frères, ses héritiers sont là ! Elle n’est ni à offrir comme un tapis, ni à hypothéquer et l’Etoile nord africaine y veillera”. Puis, Benjelloul et Cheikh El Okbi attaquèrent violemment le discours de Messali Hadj. Mais leurs critiques à l’encontre du nationalisme algérien n’ont servi qu’à les démasquer car le peuple algérien qui était là, fit bloc autour de Messali Hadj qu’il porta en triomphe à la tête d’un cortège qui s’était formé avec le drapeau algérien pour faire plusieurs fois le tour d’honneur du stade avec Messali Hadj qui venait d’éveiller en lui une conscience nationaliste trop longtemps endormie.
Ainsi, par cette attitude à la face du colonialisme, Messali Hadj venait en ce jour du 2 août 1936 de laver la honte et l’humiliation et sauver l’honneur de l’Algérie avec l’aide de Dieu et la baraka de cette poignée de terre algérienne. Les Algériens qui allaient être livrés à tout jamais à la France se sentirent sauvé. Nous pouvons dire qu’en ce jour du 2 août 1936, est né la Révolution algérienne.
Pour gagner du temps et prendre de vitesse l’administration coloniale et la sainte coalition du Congrès musulman algérien contre le Mouvement national et contre sa personne, Messali Hadj décida d’entreprendre une grande tournée de propagande à travers la grande et petite Kabylie où il est chaleureusement reçu par les populations qui connaissent l’ENA. Partout où il est passé, il a tenu des réunions, publiques ou privées. Il a créé des section de l’ENA à Tlemcen, Oran, Mostaganem, Relizane, Mascara, Sidi Bel Abbès, Aïn Témouchent, Constantine, où il fit la connaissance de Filali Embarek, avec lequel il poursuit l’action du développement du parti par la création des sections à Aumale, Souk Ahras, Guelma, dans le Djurdjura, le Sahara. Il retourne à Alger pour relever le moral des militants qui redoublèrent leurs activités face aux réformistes et au colonialisme.
Messali Hadj rencontre Moufdi Zakaria
Enthousiasmé, il compose l’hymne national Fidaou El Djazaïr qui avait une profonde portée patriotique et révolutionnaire. Il enflamma rapidement les militants et il fut le coup de grâce aux réformistes et aux assimilationnistes. A cela s’ajoute l’appel historique de Messali Hadj au peuple algérien de novembre 1936.
Le 6 janvier 1937, Messali Hadj fut convoqué par le juge d’instruction conformément à la machine de répression mise en place par le colonialisme contre Messali Hadj et l’ENA. Il a été inculpé pour avoir prononcé des paroles portant atteinte à la souveraineté française au cours du meeting qu’il a tenu à Tlemcen le 4 novembre 1936.
Vingt jours après, ce fut la dissolution de l’ENA, le 26 janvier 1937 par décret au cours du Conseil des ministres, qui s’est réuni le même jour à l’Elysée sous la présidence d’Albert Lebrun. A peine 45 jours après la dissolution de l’ENA, Messali Hadj et la direction du parti se réunirent au siège au 5 rue Basse des Carmes à Paris, et décidèrent de la création du PPA et déposèrent les statuts du parti à la préfecture de la Seine.
Le soir, une assemblée générale réunie plusieurs centaines de militants dans un café algérien de Nanterre, durant laquelle Messali Hadj annonça la création du PPA en ces termes : “Chers frères, Filali et moi-même sommes allés ce jour du 11 mars 1937 à la préfecture de Nanterre pour déposer les statuts du Parti du peuple algérien. Chers frères, faites en sorte que cet enfant grandisse et se développe dans les meilleures conditions possibles et faites en sorte que sa naissance et son développement répondent à tous les objectifs pour lesquels il est né. Que Dieu le protège et qu’il soit le messager de l’indépendance de l’Algérie”.
Aujourd’hui, nous pouvons affirmer hautement que le PPA a été le creuset du nationalisme algérien qui a formé et éduqué le peuple algérien pour pouvoir mener son combat pour l’indépendance et a été l’élément moteur de la préparation de la Révolution algérienne. Au mois de février 1947, le PPA a tenu son congrès et a décidé la création du MTLD parti politique pour être la vitrine du parti et l’OS organisation secrète pour la préparation et l’organisation de la lutte armée et a jeté les jalons d’un syndicalisme libre.
En 1939 Messali Hadj et une quarantaine de responsables du PPA sont arrêtés à travers l’Algérie, à la veille du procès de Messali Hadj, le gouvernement de Vichy lui a demandé de renoncer aux revendications de l’indépendance algérienne et il sera libéré lui et ses amis avec tous les avantages demandés. Courageusement, Messali Hadj a refusé et rejeté de pareilles prétentions et il revendiqua haut et fort l’indépendance totale de l’Algérie. Le 28 mars il est condamné à 16 ans de travaux forcés et 20 ans d’interdiction de séjour et une confiscation à vie de tous ses biens.
La représentation du PPA au Moyen Orient à cet égard nous affirmons que l’honneur revient à Chadly Elmekki né à Tebesse qui adhéra au PPA en 1938, son frère Si M’hamed y était responsable. Il fut arrêté le 4 octobre 1939 et incarcéré avec Messali Hadj et plusieurs responsables du parti à la prison militaire d’Alger.
Quant à Chadly El Mekki, il a été arrêté en mai 1940 à Tunis et interné en camp de concentration de Djenane Bourezque dans le Sud oranais, il est libéré en mai 1943. Il reprend son activité au sein du PPA et a participé à la réunion de la direction qui a décidé l’ordre insurrectionnel en avril 1945 suivi d’un contre-ordre qui n’est pas arrivé à temps dans le Constantinois et en Oranis. Il y eut un commencement d’application à Saida et ailleurs, qui a occasionné plusieurs arrestations et 5 condamnations à mort dont celle de Belkasen Abdelkader et de Filali Embarek. Après le massacre du 8 Mai 1945, il est envoyé au Caire pour représenter le PPA auprès de la Ligue arabe.
Il y a lieu de rappeler que lors du passage de Messali Hadj au Caire, a trouvé Mohamed Khider dans une situation misérable, il l’a sorti de cette situation et l’a nommé secrétaire adjoint avec Chadly Elmekki et l’a présenté en tant que tel à la Ligue arabe.
En septembre 1951, Messali Hadj se rend à la Mecque, Mizrana et un grand nombre de militants viennent le saluer. Arrivé à Djeddali, Chadly conduit Messali Hadj auprès du ministre d’Etat saoudien. Après avoir accompli ses obligations religieuses, il fut reçu par l’Emir Fayçal où il rencontra plusieurs représentants des Etats arabes et musulmans.
De retour en France, Messali Hadj entreprend une activité diplomatique conséquente auprès des délégations des pays afro-asiatiques qui participaient à la session de l’ONU qui se tenait au Palais de Chaillot, à Paris. De retour en Algérie, Messali Hadj fit un exposé sur sa tournée au Moyen-Orient en précisant les dispositions qu’il avait rencontré auprès de différents Etats arabo-islamiqes en faveur de l’Algérie dans son combat pour l’indépendance. Devant cet exposé, la direction est restée de marbre. Messali Hadj décida d’entreprendre une grande tournée à travers le Constantinois, l’Algérois et la Kabylie. A Orléansville, il fut arrêté après que plusieurs militants furent assassinés par la police pour être déporté à Niort.
Messali Hadj déporté, la direction se trouva libre pour mener sa politique qui l’a conduit à dévier des principes révolutionnaires du parti en coopérant avec Jacques Chevalier, maire d’Alger, secrétaire d’Etat dans le gouvernement de Pierre Mendès, France.
Face à l’attitude de l’ensemble de l’organisation, la direction et le comité central furent dans l’obligation de se démettre le 28 mars 1954 et de remettre les pleins pouvoirs à Messali Hadj afin qu’il prépare un congrès dans les 3 mois qui suivent. A cet instant est né le CRUA aux à sa tête Boudiaf. La délégation dirigée par Moulay Merbah qu’avait désigné Messali Hadj a tenu le congrès à Hornu Belgique les 14, 15, 16 juillet 1954. Les centralistes refusèrent d’y assister. La délégation du Caire, Khider et Ben Bella qui étaient à Genève ont été invités à y participer par Ahmed Mezrana le 10 juillet 1954 et il leur remit une somme d’argent importante pour entreprendre une action diplomatique conséquente. La veille du congrès d’Hornu, Mohamed Khider adressa un télégramme au responsable du congrès pour l’informer qu’ils étaient dans l’impossibilité d’y assister. Jusque-là, les relation entre Messali Hadj, Khider et Aït Ahmed étaient les meilleures.
Le congrès après avoir dénoncé la déviation et exclu les déviationnistes a décidé l’accélération des préparatifs de la Révolution. Un comité national de la Révolution est créé. En outre le parti envoie une délégation composée de Mezrana et de Filali au Caire pour examiner avec la délégation permanente du parti les moyens d’actions diplomatiques et militaires.
La délégation du Caire (Ben Bella et Khider) réalisant l’importance de leur arrivée et de leurs missions décida de précipiter le déclenchement de la Révolution et donna ordre à Boudiaf de passer à l’action le 1er novembre 1954. Ce déclenchement précipité a été suivi par une répression sans précédent. La 1er arrestation en Algérie a été celle de Moulay Merbah ainsi que de la quasi-totalité de ses dirigeants et a eu pour conséquence la mise au secret de Messali Hadj au Sable d’Olonnes et la dissolution du MTLD. Ainsi donc, le 1er novembre 1954 est le résultat de cette grande lutte du PPA et de Messali Hadj qui fait honneur à l’Algérie et ses serviteurs. Par ailleurs, on doit reconnaître que toute révolution a ses dessous et ses erreurs. De ce déclenchement est né le FLN et le MNA. Messali Hadj a tout de suite déclaré la Révolution El Moubaraka qu’il faut soutenir et à laquelle il faut adhérer sans poser la question de savoir qui en a donné l’ordre. Une aide financière et matérielle a été remise à Krim Belkacem et Ouamrane.
Le MNA et son ALN et ses fidèles ont continué les actions contre le colonialisme, la Révolution était là, il fallait la poursuivre coûte que coûte.
Je n’ai fait qu’effleurer en cette 70e année du PPA certains faits. Mais aujourd’hui tout ceci appartient désormais à l’histoire de l’Algérie.
Nous voulons une véritable réconciliation de tous les Algériens et de la véritable histoire de la Révolution algérienne, aussi, l’agrément du PPA et les droits des moudjahidine ALN/MNA au même titre que ceux du FLN.
Vive l’Algérie
Vive la véritable réconciliation et l’unité nationale
Vive l’instauration d’une véritable démocratie avec une constituante souveraine
Ali Agouni