Les contours d’un grand parti se dessinent

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Les initiateurs de la coordination républicaine semblent vouloir passer aux choses sérieuses. Au cours d’une réunion, organisée lundi soir à Riadh El Feth, les participants sont passés à l’acte en mettant en place un secrétariat permanent, même si la nature du cadre n’est toujours pas précisée.

Si les habitués du cercle, puisque les initiateurs sont toujours au stade de la réflexion, ont tous convergé vers une voie qui permettrait aux Républicains de sortir la tête de l’eau, les trois chefs de partis, Rédha Malek, Amara Benyounès et Hocine Ali, eux, se sont permis une digression politique, en analysant, chacun à sa façon, les résultats des dernières élections législatives. Si pour le chef de l’ANR, la faiblesse des scores obtenus par les Républicains s’explique par le fait de la fraude et de la volonté du pouvoir d’aider le courant islamiste au détriment des Démocrates, Amara Benyounès, secrétaire général de l’UDR, voit les choses autrement. S’il reconnaît que le pouvoir a une part de responsabilité dans l’abstention, les partis républicains, aussi, sont concernés parce que, a-t-il ajouté, « nous n’avons pas su capter l’attention » des électeurs. Ceci dit, Rédha Malek, particulièrement, a été très virulent envers le pouvoir en place. Le président de l’ANR, qui rappelle que « il ne peut y avoir de République sans républicains », a précisé que « l’Etat républicain aujourd’hui est squatté par les intégristes et les résidus du parti unique ». L’orateur stigmatisera, au passage, le régime du Président Bouteflika, qui, selon lui, a habitué les Algériens à « des effets d’annonce sans résultats ». Il citera en exemple les différentes commissions de réforme installées par le chef de l’Etat, dont les recommandations n’ont jamais été totalement appliquées.

Rédha Malek, qui appelle les intellectuels républicains « à jouer leur rôle » et à « faire des propositions concrètes pour une sortie de crise », estime que ce regroupement est une ultime chance pour les républicains de réussir. « C’est une occasion qui ne va pas se renouveler. Si elle échoue, nous attendrons encore longtemps pour voir se profiler une autre occasion… », a-t-il mis en garde avant d’inviter le pouvoir à « reconnaître l’opposition républicaine ».

De son côté, Amara Benyounès, secrétaire général de l’UDR, veut aller à l’essentiel. « Le taux de participation nous a aussi sanctionné parce que nous n’avons pas été capables de mobiliser autour de notre projet », a-t-il avancé d’emblée avant d’inviter ses partenaires à aller vite et ne pas se limiter à la réflexion. « Oui, nous devons réfléchir. Mais nous devons, surtout, agir. Nous devons nous doter d’un instrument politique pour passer à l’action », a encore suggéré Benyounès.

C’est justement autour de ce cadre que l’essentiel de débat a tourné. L’idée d’un consensus autour de la création d’un grand parti politique républicain, autour probablement de l’ANR pour contourner la problématique de l’agrément, s’est dessinée même si les participants ne l’ont pas dit explicitement. Ils ont mis en place un secrétariat qui sera chargé de réunir le maximum de réflexions avant de passer à l’acte. Un acte qui tarde à voir le jour.

Ali Boukhlef

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