»Il serait souhaitable que ce qui vient ne détruit pas ce qui était là  »

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n Accosté à l’issue de la projection de son film-documentaire Ath Yenni, Paroles d’argent, Arezki Metref, confondu entre humilité et courtoisie, a bien voulu répondre à nos questions. Ecoutons-le.

La Dépêche de Kabylie : On connaît Arezki Metref comme journaliste, essayiste et écrivain. Quel est le mobile de ce changement, enrichissant, de cap vers le film documentaire ?

Arezki Metref : D’abord un film, c’est un travail d’équipe, c’est-à-dire que c’est plein de gens dans une dynamique d’équipe. Chacun a apporté son savoir-faire. Moi, j’ai apporté peut-être, la connaissance d’Ath Yenni, parce que j’ai eu l’occasion de faire une certaine recherche pour d’autres travaux etc.

Et puis, une façon d’aborder les choses autre que par l’écriture. Moi, en réalité, je ne voulais pas être réalisateur de ce film, mais je voulais y participer.

Certains concours de circonstances ont fait que je me suis trouvé un peu à piloter ce projet. Mais je répète que c’est un projet collectif. On n’aurait pas pu le faire sans tous les gens qui ont travaillé sur le film à tous les niveaux et surtout sans les personnages, parce que vous avez bien vu que c’est un film qui est porté par les gens et les personnages d’Ath Yenni. Et c’est eux qui donnent toute l’épaisseur au film.

Pourquoi avoir choisi Ath Yenni comme microcosme de travail ?

Ma réponse est la suivante : vous la notez : pourquoi pas Ath Yenni ? C’est cela ma réponse.

Est-ce que la Kabylie d’aujourd’hui rappelle-t-elle la Kabylie d’hier ?

Moi, je pense que la Kabylie est en période de mutation : ce qui est intéressant. C’est-à-dire qu’on est dans un monde de mutation entre quelque chose qui est entrain de finir et quelque chose qui est entrain de naître. On est dans un moment où les choses sont entrain de changer. Il nous a semblé intéressant de saisir les choses à ce moment-la ; c’est-à-dire, au moment où les choses sont entrain de changer, quoi ?

La Kabylie est à l’aune de la dégénérescence du tissu socio-ecnomique et l’induction d’idées déstabilisatrices des rapports sociaux et séculaires. Comment perceviez-vous cette dualité entre modernité et tradition ?

Je crois que la tradition n’est pas une fatalité et la modernité non plus. C’est-à-dire, il y a des choses qui évoluent. Le tout, c’est qu’il serait souhaitable que ce qui vient ne détruit pas ce qui était là. Voilà. Et Comment faire ça ? C’est aussi l’intelligence, le dialogue… etc.

Propos recueillis par H.Lam

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