Peut mieux faire !

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Les travaux du colloque international consacré au thème “Femmes et savoir dans le monde arabe contemporain” ont pris fin par un récital poétique de Munia El Kastali Badji (Tunisie), Imane Baarki (Egypte) et Nabila Zibani (Bahrein), qui a hissé l’atmosphère ambiante ayant prévalu du 9 au 11 décembe dernier, par le Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH). Sous l’égide du ministère de la Culture et dans le cadre des manifestations “Alger, capitale de la culture arabe”, le colloque a eu le mérite d’établir le contact entre les différents chercheurs et universitaires venus des différents pays du monde arabe, notamment des femmes. Et aussi, de rendre compte de la situation de la condition féminine en général à travers le monde arabe et en particulier sur les volets éducatif, universitaire, et autres: sociologique, athropologique… Lors de la séance d’ouverture, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a affirmé que “l’absence de la femme dans la sphère de décision n’est pas due à la religion et à la culture arabo-musulmane; d’où viennent alors les blocages ?,” s’interroge-t-elle, et de répondre: “ Ce colloque est une occasion à saisir pour se poser les bonnes questions et essayer d’ y répondre.”

Alors que le directeur du Centre de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques s’est interrogé: “Où en sommes-nous dans le champ de la femme, ses connaissances en Algérie, dans le monde arabe lui sont-elles ouvertes?” Mme la ministre déléguée chargée de la recherche scientifique, Souad Bendjaballah, a souligné que “malgré la nette avancée de la condition féminine, chiffres à l’appui, dans notre pays; beaucoup reste à faire pour arriver à la répartition équitable du champ du savoir.” Au cours de ce colloque, la contribution de la femme au savoir a été abordée sous tous ses aspects, ses entraves et ses volets: créations diverses: littérature, éducation, activité artisanale, anthropologie, fiction littéraire,… Entre autres thèmes consacrés à la femme algérienne: “ La femme kabyle et la symbolique du statut de la femme”, “ Le savoir-faire féminin à travers la communication non verbale” ; “La représentation de l’écriture féminine et son impact dans le discours littéraire d’Aïssa Djebar et Malika Mokaddem,” “ De la recherche sociologique sur les femmes et perspective de recherche”, “Expériences, connaissances et sciences, chemins multiples des femmes pour l’accès aux savoirs.” Par ailleurs, d’une manière générale, il a été souligné que malgré la présence de la femme aux côtés de l’homme, sa présence se fait de plus en plus rare dès qu’on avance dans le grade et la hiérarchie.

En outre, les universitaires et chercheurs ont mis l’accent sur la nécessité de considérer les spécificités des sociétés arabes au cours des différentes études et recherches. Ceci, ont-ils affirmé, pour ne pas se heurter aux contraintes sur le terrain et, par là même, aboutir à de meilleurs résultats pratiques.

Enfin, Rabah Abdellatif, qui est arrivé à la fin des travaux du colloque, nous a remis une copie de la communication qu’il devait présenter, intitulée: “L’entreprenariat féminin en Algérie. Un phénomène émergent” et nous a confié que ses travaux actuels portent sur le thème: “Les élites femmes algériennes.”

Echo: Slimane Hachi, directeur du CNRPAH

“Le colloque a été un succès, il a permis de rassembler 2 jours et demi durant les chercheurs, créateurs et créatrices venus de la quasi-totalité des pays du monde arabe et bien sur du Maghreb. Il a donné un aperçu sûr l’état de l’accès de la femme aux sphères du savoir. Il a été constaté que depuis la 2e moitié du 20e siècle, la femme a, de plus en plus, l’opportunité de fréquenter les institutions de transmission du savoir: l’école, l’université… Les femmes sont détentrices d’un savoir et savoir-faire, si nous ne leur organisons pas les moyens, les structures nécessaires pour qu’elles les transmettent, la chaîne risque de s’interrompre.

Ce colloque a tiré la sonnette d’alarme et réaffirmé que la situation actuelle la femme ne peut être imputée à la culture et tradition arabo-musulmanes, mais cela est dû évidemment à la situation sociale et politique.”

Ahmed Kessi

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