Jeudi, dernier week-end avant le mois sacré du ramadhan, tôt dans la matinée, les gens comme à leur habitude, se rendent au marché hebdomadaire pour faire leurs emplettes. A neuf heures, déjà le marché d’Aokas, le plus prisé de la région, pullule de monde. Il y a les habitués qui s’approvisionnement pour la semaine, les estivants qui n’ont pas encore plié bagages pour rentrer chez eux et ceux qui feront le marché pour la première du mois de Ramadhan. un constat est vite fait, les prix ont pris une ascension fulgurente.
Alors que la salade était affichée à 20 DA, la tomate à 35 DA ou encore le poivron à 40 DA lors du marché précédent, aujourd’hui leurs prix passent respectivement à 80DA (soit quatre fois prix), à 50 DA et à 60 DA. Cette subite augmentation est devenue monnaie courante et est rentrée dans les habitudes des consommateurs qui s’attendent le plus normalement du monde à des augmentation à la veille du Ramadhan. il y a quand même une exception, c’est la décision du groupe Cévital de revoir à la baisse de prix de tous ses produits qui sont d’ailleurs très demandés en cette période. “Je n’arrive pas à comprendre ces augmentation anarchiques, à la veille du mois de carême, alors que l’on se dit musulmans. Je pense qu’il vaut mieux que l’Etat s’implique et qu’elle impose une certaine mercuriale des prix surtout en ce mois sacré.
En dehors des prix de la pomme de terre et de la pastèque qui tournent encore autour de 25 à 30 DA, tout a augmenté en un tour de magie. Où va-t-on comme ça ?” fulmine Mohand, rencontré près d’un boucher ambulant, en train de négocier les prix.
Chez ce dernier, les prix sont plus raisonnables que chez ceux des autres bouchers. La différence est facilement d’une cinquantaine de dinars par kilogramme de viande. Le chevreau, la viande la plus demandée en ce moment, est cédée à 400 DA alors que chez le boucher elle est affiché à 450 DA, de même pour l’agneau qui est vendu entre 600 et 620 DA chez les boucher du village alors que ce vendeur ambulant cède l’agnelle à sa place pour 500DA. Le fait qui paraît insolite est que plusieurs clients se sont approvisionnés en quantité importantes de viande comme s’ils s’attendaient à des augmentations dans les jours à venir et ils prennent ainsi leurs dispositions pour la première quinzaine du Ramadhan. Aux environs de 13h, le marché grouillait encore de monde et des couffins pleins à craquer faisait des va-et-vient malgré cette hausse importante des prix. Cette dernière influera grandement sur la bourse des pères de famille qui doivent prendre en charge le prochain événement dépensier, à savoir la rentrée scolaire qui aura lieu en plein milieu du mois du Ramadhan. Donc après la saison estivale qui emporte une grande partie de la thésaurisation, vient ce mois sacré de Ramadhan puis la rentrée des classes. Cela présage d’une rentrée sociale explosive. Selon un professeur de l’enseignement secondaire, ce secteur pourrait déclarer une grève illimitée car leur statut particulier serait bloqué délibérément par les pouvoirs publics. Le secteur de l’enseignement supérieur pourrait lui emboîter le pas car il semblerait que l’un des deux centres d’El Kseur ne serait pas encore équipé alors que la rentrée est pour très prochainement. En plus du Ramadhan, beaucoup de paramètres influeront sur la rentrée sociale qui s’annonce tumultueuse.
A. Gana