“Sorif” dit ses identités

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l Sur fond de sons électroacoustiques, Sorif, le groupe franco-kabyle crée en 2001, combine allègrement sa double appartenance culturelle pour donner vie à Thamzi, un album de 13 titres dont Limigri, Mohand Oukaci, Noir ou Blanc, Nnniya. Les airs festifs de Thamzi, n’empêchent pas le groupe franco-kabyle de dire “leurs cultures” et en filigrane lève le voile sur le mal provoqué par leur télescopage. A ce propos, Limigri annonce d’emblée la couleur :

“Au revoir mes ami (e)s, bonjour la France”

Dayen tekfa lmehna fell-i (fini, la misère !)

Je ne reviendrai pas sans la résidence

Nnan di Lpari yeshel kulci (on dit qu’à Pris tout est facile)

Ya ma chérie Marie France

On s’est aimé toutes ses années

J’ai appris la Marseillaise

Le jour de gloire est arrivé

Aujourd’hui, j’ai ma récompense

Tu viens de me donner les papiers

J’ai bien mérité des vacances

Allez retour au pays !

La thématique abordée par L’imigri, et que l’on retrouve dans Azul a Lpari ! de Oulehlou, est celle-là même qui avait focalisé l’intérêt des artistes kabyles de l’ancienne génération. C’est dire que le “mal’’ est toujours d’actualité. Et au sujet d’anciens artistes kabyles, le groupe franco-algérien a rendu, à sa manière, hommage à Slimane Azem en revisitant Mohand Oukaci.

Mais là où Sorif – qui, au fait, veut dire le pas en kabyle- sort du lot est son aisance à faire musicalement le tour de la Méditerranée en combinant sans couacs cuivres, cordes et autre instrument électronique. Il fera même un asurif dans le reggae et le rap, sans rien perdre de son âme.

T. Ould Amar

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