Il semble que le collège des grands électeurs dans la wilaya de Béjaïa n’a qu’un seul maître, le FLN. L’ex parti unique a remporté encore une fois les élections sénatoriales en se maintenant au conseil de la nation en dépit d’une crise interne sans précédent. Son candidat, Salah Derradji, a été élu avant-hier, sénateur, selon les résultats annoncés à 18 heures sur un total de 357 votants dont six bulletins nuls, soit un taux de participation au suffrage indirect de 70,97% ; 137 ont voté FLN, devançant ainsi son concurrent du RCD avec 24 voix. Un score bien au-delà des estimations même de l’ex-parti unique ! Salah Derradji remplace le sénateur, Salah Tazdaït, un autre élu FLN. Juste derrière le FLN, vient le candidat du RCD, Aziz Kessas, avec 113 voix. Le représentant du parti du Dr Sadi vient ainsi essuyer son troisième revers consécutif dans ces joutes. Et pourtant le RCD est numériquement la première force politique avec 116 élus APC et APW. Un revers expliquant on ne peut plus clairement la crise qui secoue le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Force est de constater aussi que les dissidents du RCD n’ont pu peser, ne serait-ce d’un iota sur le cours du scrutin. Caressant, depuis quelques années, le rêve d’une reconfiguration du paysage politique local, le RND a pris un sérieux coup, après avoir troqué ses élus contre une candidature sans couleur partisane. Le représentant du parti d’Ouyahia, Abderrahmane Bensebaâ, élu indépendant, et actuel maire d’Akbou, est classé en troisième position loin derrière ses concurrents avec seulement 65 voix. Un classement bien en deçà des attentes du parti. Même son alliance avec le PT (10 élus) n’a au demeurant, pas donné les résultats escomptés. Apparemment, les élus du Parti des travailleurs à Béjaïa n’ont pas respecté les directives de leur chef de file, Louiza Hanoune. Il est clair que le mécontentement des élus du parti qui ont, lors des primaires, émis le vœu d’organiser un deuxième tour, y est pour quelque chose. Il semblerait que la dissidence commence a gagné le parti d’Ahmed Ouyahia, sinon comment expliquer le résultat enregistré lors de cette élection. Ce résultat mitigé donnerait sûrement lieu à une nouvelle restructuration du Rassemblement national démocratique au plan local car il peine toujours à s’ancrer dans la wilaya de Béjaïa et enregistre de piètres résultats lors des rendez-vous électoraux. Les trois autres postulants au poste de sénateur, le représentant du FNA, celui des indépendants et l’actuel maire d’Adekkar, ont tous enregistré de maigres résultats. Le représentant des indépendants, Mehenni Smaïl, n’a récolté que 22 voix des suffrages indirects exprimés. Le candidat du FNA, Abdellah Zerrouklane, a, quant à lui, enregistré un piètre score en se classant avant-dernier avec 8 voix. Enfin, au bas du tableau, on retrouve Zahir Hamour, avec 6 voix seulement. l’idée des indépendants de lancer une offensive politique a démontré au final ses limites. A l’annonce des résultats à la salle des délibérations de l’APW, l’heureux sénateur, Salah Derradji, a “pris acte”, devant les grands électeurs de travailler “d’arrache-pied” pour honorer la wilaya de Béjaïa. Un engagement qui reste tout de même au stade de promesses. Qu’a fait jusqu’à présent le sénateur sortant pour Béjaïa ?
En outre, il est utile de signaler que le nombre d’inscrits est de 503. Ainsi, tous les élus FFS et PST ont boycotté cette élection, ce qui donne un taux d’abstention de 29,13%.
Dalil S.