Le directeur de l’unité de confection, Numidia, s’est présenté hier à notre bureau afin de dénoncer la situation qui prévaut dans son entreprise. Une entreprise paralysée par une grève depuis le 29 décembre. Pour lui, ce débrayage est illégal et mené par seulement 32 ouvriers sur les 102 employés. “La justice vient de trancher sur la question, son verdict est clair. Elle a déclaré que cette grève est illégale”, dit-il, la décision de justice à la main. Le directeur ajoute que les grévistes n’ont rien voulu entendre en poursuivant malgré la décision de justice, leur mouvement. “Les protestataires sont allés loin aujourd’hui, puisqu’ils nous ont empêchés de rejoindre notre lieu de travail, et d’entrer dans l’usine”. La situation a donc empiré dans cette entreprise. Le mouvement a été enclenché mardi dernier pour dénoncer “le comportement irrespectueux d’un contremaître” et “mettre fin aux harcèlements quotidiens de la direction.” Une plate-forme de revendications a été rédigée par la section syndicale locale. Pour le premier responsable de l’unité, M. Mahia, ces revendications ne tiennent pas la route en ce sens qu’aucun manquement n’est à déplorer. “On nous parle de licenciement abusif. Chiche, qu’on présente un quelconque ordre de licenciement”, martèle le directeur, qui ne comprend pas les raisons de ce mouvement alors que l’entreprise se porte à merveille. Selon lui, Numidia a réalisé un chiffre d’affaires excellent en 2009. Pour lui, il y a “des manipulations externes”, qui tentent de déstabiliser la sérénité de son entreprise pour “des mobiles inavoués”. “L’union de wilaya de l’UGTA ne fait que mettre de l’huile sur le feu”, estime-t-il, allusion à la déclaration faite dernièrement par cette dernière à travers laquelle l’union n’a pas hésité à descendre en flamme la direction de cette entreprise et porter son soutien à la section syndicale initiatrice de la grève. “Le site et la superficie de l’entreprise qui s’étale sur 8 500 m2 sont la source des malheurs de l’unité”, dit encore notre interlocuteur, qui n’entend pas se laisser faire pour autant. “On va déposer une autre plainte au pénal et demander l’intervention des forces publiques”, avertit le directeur.
M. O. B.