Il y a vraiment quelque chose d’étrange dans le football. Où c’est peut être notre conception de la balle ronde qui déteint sur nos analyses. En allant forcer le respect au chaudron du Caire face à l’ossature de la sélection égyptienne, les Kabyles ont réalisé là une performance remarquable à laquelle personne ne s’y attendait.
Non pas que les camarades de Aboutrika soient dépositaires des victoires mais simplement pour le fait que gagner chez eux, surtout quand il s’agit des nôtres, et dans une épreuve aussi capitale relevait, jusqu’à dimanche en tout cas, de la pure gageure. Pourtant, en infériorité numérique des la 40&lsquo,; les poulains du Suisse Geiger ont prouvé si besoin est, que sur le triangle vert, l’issue d’un match n’est tributaire ni du nombre de supporters, ni de l’étoffe des armoiries des deux protagonistes, et encore moins du gabarit de l’équipe hôte. Pourtant, il y a quelques mois lors du fameux match des éliminatoires du mondial, ou la tension était à son comble, le monde entier a vu la » belle hospitalité » des descendants des Pharaons à l’endroit des Algériens, armés seulement de l’amour du pays et du souci de bien négocier cette étape. Et le résultat qui a conduit au match de barrage n’a bien sûr épargné ni les joueurs, ni les martyrs, ni le drapeau et pour couronner le tout, fait couler le sang des Algériens au stade et en dehors. Mais après moult tentatives de réconciliation, parce que la balance commerciale de Moubarak commençait à prendre eau de toute part, les Algériens qui n’ont ni accepté ni refusé l’offre, ont préféré le silence.
Celui de l’ignorance mais pas de la résignation, bien entendu. Et comme la vie continue, ce match face aux Egyptiens allait pour certains sceller les retrouvailles et pour d’autres confirmer que le football algérien, même battant de l’aile ne craint pas celui des Egyptiens, même au plus haut de sa notoriété. Et l’histoire a, de tout temps, prouvé lors de ces chaudes retrouvailles, que l’Egypte, en dehors de ses bases, n’a jamais inquiété les nôtres. La polémique, déjà vieille, sur cette hégémonie du football africain par ces Egyptiens a rebondi comme une vieille balle en plastique à moitié crevée lors du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des clubs. Et quand le pays de Nagib Mahfouz en compte deux clubs, laisse planer le doute que ces deux clubs sont les mieux indiqués pour poursuivre l’aventure au détriment des Algériens et des Nigérians.
Un peu pour suivre une certaine logique, fortement admise dans le gotha du football africain. Mais, au grand dam des suivistes, la JSK a réussi là ou beaucoup ont laissé des plumes. Elle a vaincu, à plates coutures ces Egyptiens à Tizi Ouzou avant d’aller leur prouver dans ce chaudron du Caire que lorsque la volonté s’allie au talent et le courage à la promptitude, tout devient possible même lorsque l’adversaire s’appelle le Ahly du Caire.
Ferhat Zafane