Climat pesant dans les établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa. Plusieurs actions de protestation sont au programme des syndicats locaux du secteur de l’Education à partir de lundi prochain.
Le Syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation (UGTA) de Béjaïa appelle tous les travailleurs à exprimer leur mécontentement en observant deux journées de grève les lundi 31 janvier et mardi 01 février et répondre massivement au rassemblement qui aura lieu mardi prochain, devant le siège de la direction de l’Education.
Le mouvement de protestation des travailleurs de l’Education de Béjaïa intervient, indique le SETEWB dans une déclaration diffusée vendredi dernier en début d’après-midi, suite au préavis de grève déposé en date du 13 janvier dernier, à même, est-il précisé dans le document, « de mettre toutes les parties concernées devant leurs responsabilités », notamment le ministère de l’Education.
« Le syndicat d’entreprise des travailleurs de l’Education de la wilaya de Béjaïa s’insurge contre les faux-fuyants du ministère de l’Education. Au lieu de se pencher sérieusement sur les véritables problèmes que rencontre le secteur de l’Education nationale et les défis à relever, voilà qu’il se distingue par des mesures inappropriées et provocatrices à plus d’un titre. En effet, pendant que les enseignants du primaire s’attendent à un allègement des programmes et du volume horaire, le ministère leur inflige d’assurer obligatoirement et gratuitement des cours de soutien (…) et cela tous les mardis après-midi et samedi (…) les même tâches sont rémunérées dans les autres paliers », peut-on lire dans le document du SETEW. Béjaïa. Tout en rejetant les dernières mesures prises par le ministère de l’Education nationale, le SETE Béjaïa dénonce « les dispositions impopulaires visant à contenir le mouvement des élèves des classes d’examens et les pressions quotidiennes qui s’exercent sur les enseignants quant à l’exercice de leurs fonctions pédagogiques. »
Le même syndicat dénonce également dans son document le non-respect du planning tracé par le ministère de tutelle en mars 2010, relatif à l’échelonnement du payement des rappels des corps communs et ouvriers professionnels. Quant à l’application du nouveau régime indemnitaire pour le personnel de l’Education, le SETE dénonce fermement les retards accusés dans le versement de la dernière tranche des rappels ( 2ème semestre 2009).
Dans sa déclaration, le SETE de Béjaïa, accuse le directeur de l’éducation d’avoir renié ses propres engagements consignés dans les procès-verbaux des 04 octobre 2010 et 16 janvier 2011, s’agissant de l’assainissement de toutes les situations financières et administratives restées jusque-là pendantes.
C’est d’ailleurs, ce revirement de la Direction de l’éducation de la wilaya de Béjaïa qui a fait réagir le SETE en décidant d’une grève de deux jours pour exiger « le respect des accords conclus avec le tutelle quant à l’assainissement de toutes les situations financières et administratives, le règlement de tous les problèmes posés, la réparation des injustices causées à certains corps (intendance, adjoints d’éducation, PEF, MEF, corps communs…) ainsi que l’intégration des corps communs des ouvriers professionnels dans le statut de l’éducation. »
De son côté le CNAPEST de Béjaïa appelle les professeurs de l’enseignement secondaire et technique à observer deux journée de grève et de protestation les mardi 01 et mercredi 02 février. La contestation des PEST sera couronnée dans la matinée de mercredi prochain par un rassemblement devant le siège de la Direction de l’éducation pour dénoncer, entre autres, « l’atteinte à la dignité de l’enseignant, la gestion léthargique du secteur de l’éducation à Béjaïa et l’immobilisme des responsables concernés. » Le CNAPEST de Béjaïa revendique, est-il noté dans un communiqué publié jeudi dernier, « l’arrêt de l’acharnement et des provocations à l’encontre des enseignants et la régularisation immédiate de toutes les situations pendantes. » A en croire les rédacteurs du communiqué plusieurs lycées de Béjaïa sont confrontés à de « graves problèmes », citant, entre autres, les lycées Bordj Mira, Chabane Amar Aokas, technicum Iheddaden, lycée d’Adekar et ceux de Semaoun et Akbou. Le conseil de wilaya du CNAPEST appelle les PEST à ne pas répondre aux convocations de la Direction de l’éducation de Bejaia pour faire le point sur l’avancement des programmes.
Un même appel est lancé à l’adresse des inspecteurs en les exhortant à « ne pas cautionner de tels procédés, pour le moins absurdes, exigeant du professeur à la fois d’avancer dans l’application des programmes et (…) de ralentir la cadence de celle-ci en classe !»
Le CNAPEST interpelle le wali de Béjaïa, Hammou Ahmed Touhami, sur les blocages avérés et récurrents au niveau des organes de contrôle et sur l’absence de réponse à une demande émanant de son bureau de wilaya pour traiter des problèmes relevant de ses prérogatives conformément à l’instruction du ministre de l’Intérieur.
Dalil S.

