Entre climat de psychose et refus d’abdiquer

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Les citoyens de la ville de Bouira sont encore sous le choc de la tentative d’attentat avortée, et qui visait clairement les civils. En effet, 24h après cet attentat déjoué les esprits étaient ailleurs… La population avait renoué avec des souvenirs et des scènes d’horreur, qu’elle voulait enterrer à tout jamais. Les exemples les plus édifiants de cette psychose qui s’est subitement installée dans l’esprit des citoyens, sont ceux du boulevard des 130-Logements et la placette Rahim-Gallia. En effet, ces deux grandes artères commerçantes du chef-lieu de wilaya étaient presque désertes ce mardi soir. En temps normal, le boulevard des 130-Logements grouille de monde, tant le commerce y est florissant. Néanmoins, ce mardi soir, après la rupture du jeûne, on pouvait constater que l’affluence avait considérablement diminué une chute de fréquentation de 50% au bas mot. Un des rares citoyens croisé sur place, confiera qu’il est de “corvée” et que sans cela, il ne mettrait plus le nez dehors à des heures tardives, avant que les choses ne se soient tassées. Ce climat de peur semblait prendre le dessus chez la population, comme en témoignera cette mère au foyer : “Je ne laisserai plus mes enfants sortir après le f’tour, cela devient trop risqué. Vous savez, lors des évènements de cette nuit (nuit de lundi à mardi, ndlr), je me suis faite un sang d’ancre, car j’avais le cadet de mes fils encore dehors”. Et ajoutera : “Nul n’est à l’abri d’un malheur, donc, il faut prendre ses précautions, car comme on dit : Prudence est mère de sûreté.” Au niveau de la placette Rahim-Gallia, qui, il faut le souligner, est un haut lieu du commerce informel au chef-lieu de wilaya, de ce fait, il ne désempli guère de jour comme de nuit… Cette placette était quasi déserte au lendemain de ces alertes à la bombe. Preuve que la population est encore sonnée par ce qu’elle vient de vivre. Cependant, et malgré ces aspects de psychose générale, les Bouiris sont certes, encore désarçonnés, un sentiment tout à fait compressible…Néanmoins, pas encore abattus ! Cette population, qui en a vu des vertes et des pas mûrs lors de la décennie noire, ne va certainement pas abdiquer devant de tels tentatives aussi lâches et abjectes soient-elles. C’est ce que confirmera un citoyen rencontré aux abords d’un marchand de glace, au niveau du boulevard Zighout-Youcef, là-même, où l’engin explosif a été découvert… : “Je ne compte pas me terrer chez moi comme un rat, bien au contraire, c’est un signe de faiblesse et de résignation que je donnerai à ceux qui ont perpétré cela ! Comme vous pouvez le constater, je suis en famille, on sort, on profite des animations de Ramadhan. On en a vu des biens plus pires… !” Ce sentiment de défiance, et de pied de nez fait au terrorisme sanguinaire est partagé par la quasi majorité des citoyens, qui veulent prouver à ces bêtes sauvages, qu’elles n’auront jamais le dernier mot ! En conclusion, on peut dire que le moral des Bouiris est certes quelque peu affecté mais loin d’être ébranlé !

Ramdane B.

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