Ces incendies qui menacent les villageois

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La commune de Saharidj et ses villages de haute montagne ont vécu l’enfer dans l’après-midi de jeudi dernier.

Les villages Ath Oualvan et Ath Hamadh ont frôlé la catastrophe tandis que ceux d’Ath Ali Outhemim et Ivelvaren ont été calcinés. La série d’incendies a pris le départ en même temps aux environs de 15h au moment où de violentes bourrasques ont commencé à balayer la région. C’est à croire que ces deux catastrophiques éléments naturels se sont donné rendez-vous (à moins que dame Météo ne se soit chargée de chronométrer leur départ).

Les vaillants éléments de la protection civile en arrivant sur les lieux n’avaient d’autres choix que celui de protéger d’abord les maisons du quartier Ahrik ou Cheridh du village Ath Oualban directement menacées laissant libre cours aux flammes pour consumer à l’aise les terrains agricoles réduisant en cendre des oliveraies, figueraies, poulaillers et ruchers. La violence des flammes était telle que les pauvres villageois qui ont accouru de toutes parts n’ont fait qu’assister impuissant et la mort dans l’âme à la destruction de tous leurs biens. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, des colonnes de singes et des hordes de sangliers ont été piégés par les flammes et brûlé vifs. L’odeur nauséabonde de chaire brûlée était intenable au point où les plus sensibles des présents sur les lieux ont commencé à vomir. Fort heureusement, les nombreuses pistes forestières ont brisé la densité et la progression des flammes qui ont fini par mourir à la tombée de la nuit.

La totalité des citoyens qui ont assisté à cette catastrophe du début à la fin sont unanimes à dire qu’elle est loin d’être naturelle mais d’origine criminelle. Devant cette destruction systématique tant du tissu végétal que des terrains agricoles, des groupes de randonneurs commencent à s’organiser pour se reconvertir en vigiles dans le but de neutraliser les facteurs déclenchant dont celui humain qui commence à se préciser de plus en plus.

Espérons que d’autres volontaires se joindront à ces premiers piquets de vigilance pour augmenter les chances de protéger ce qui reste encore des forêts et terrains agricoles, et du coup réduire les menaces sérieuses qui planent sur les villages étroitement ceinturés par la forêts vierges. Vu les faibles moyens dont disposent les organismes étatiques dans la région pour lutter contre cette catastrophe qui a encore de longs mois devant elle soit jusqu’à la fin octobre, l’implication de la société civile est inévitable sinon obligatoire : c’est une question de vie ou de mort.

Oulaid Soualah.

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