Démission ou fin de mission pour Ould Abbès ?

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«Le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) a décidé, ce mercredi, de quitter ses fonctions de Secrétaire général de ce parti en raison de "soucis de santé’’ qui lui imposent un congé de longue durée», apprend-on de source officielle.

C’est là le texte en vrac de la dépêche répercutée, hier en milieu d’après-midi, par l’APS en guise de confirmation de l’annonce qui était déjà ébruitée par d’autres canaux, faisant état donc de la démission de Djamel Ould Abbès de la tête du FLN.

Plus loin, la dépêche ajoute que «l’intérim sera assuré par Moad Bouchareb en attendant que les organes habilités du parti du FLN se prononcent sur son remplacement», précise-t-on de même source. Fait inhabituel, l’APS, qui vaut pour une, si ce n’est la voix officielle des institutions de l’Etat, ne cite pas sa source. De même que les autres médias, même ceux considérés comme proches des arcanes du sérail et au fait des secrets des Dieux, qui ne font référence qu’à une source partisane, sans identification précise.

Certains sites se sont même juste contentés de parler de démission, avant d’actualiser l’information et de la compléter en évoquant des soucis de santé. La version la plus répandue à travers les médias donne le désormais ex-secrétaire général du FLN pour victime d’une attaque cardiaque en matinée (hier matin, cela s’entend). Quelques petites précisions suivront même par la suite pour expliquer qu’Ould Abbès aurait été contraint par ses médecins à un repos prolongé de quarante-cinq jours. Ce qui l’a amené, toujours selon la même version, à décider de se retirer des affaires du parti.

Paraît-il, il aurait de suite avisé la direction qu’il n’allait pas revenir à son poste. C’est dire que les événements se sont vraiment précipités, hier, autour d’Ould Abbès et au sein du FLN où on a vite désigné Moad Bouchareb, pour rappel fraîchement intronisé président de l’APN, à la tête d’une direction collégiale, pour agir au nom du parti, en attendant la tenue d’un congrès pour l’élection d’un nouveau secrétaire général par la voie des urnes.

Le commun des observateurs conviendra sans doute que les choses sont vraiment allées trop vite comme s’il urgeait de dépasser cette ère Ould Abbès à la tête du FLN, marquée par plusieurs incartades qui étaient loin d’aller dans le sens de la cohésion qui devait prévaloir à ce niveau des structures de l’Etat. A commencer par l’Alliance présidentielle, censée avancer d’un seul pas, sensiblement mise à mal par les sorties hasardeuses du désormais ex-secrétaire général du FLN qui n’a quasiment épargné personne : députés, ministre, y compris le secrétaire général du RND et non moins Premier ministre en exercice, Ahmed Ouyahia.

Pas besoin non plus de revenir sur les relations d’Ould Abbès avec le président du MPA, Amara Benyounès, connues de tous. Autant dire que le dicton «à quelque chose malheur est bon» sied bien à la situation qui prévaut autour de l’instance présidentielle, mais aussi au sein du FLN où des voix ont commencé à s’élever pointant du doigt les turpitudes cumulées par Ould Abbès.

Ce dernier devra désormais accepter son retrait de la tête du FLN, mais aussi, vraisemblablement, de la scène politique, combien même, pas plus loin qu’il y a quelques jours, il se projetait déjà sur la très lointaine présidentielle… 2024. Il va sans dire que les choses sérieuses commencent à peine pour 2019.

Radhia B.

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