Les énergies réactivées

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Ce taux de croissance est jugé positif même s’il est inférieur à celui enregistré en 2003, qui était de 6,8%. Selon l’analyse, cette croissance est dans la limite des prévisions du gouvernement qui a tablé ses prévisions en présentant son programme à l’APN sur un seuil annuel de 5% durant le quinquennat. De plus, l’on fait savoir que si depuis plus de quinze années la croissance économique était tirée essentiellement par les hydrocarbures et l’agriculture, en 2004, elle aura été tirée vers le bas par ces deux secteurs. En effet, hors hydrocarbures et hors agriculture, elle aurait été de 6,8%. En 2003, l’évolution du taux de croissance aura été selon l’étude le fait des secteurs du bâtiment et travaux publics avec 8% et des services avec 7,7%. Quant à l’industrie nationale, celle-ci a poursuivi elle aussi sa relance entamée en 2002 du fait de son taux de croissance enregistré en 2004 estimé à 2,6%. La forte injection des dépenses publiques notamment pour le développement ainsi que l’augmentation de salaires intervenue l’année dernière ont induit une hausse de l’inflation qui est passé de 1,4% en 2002 et 2,6 en 2003 à 3,6% en 2004. Un niveau raisonnable selon les analystes qui conseillent en revanche la prudence. Car, ils recommandent, à l’heure où la dépense d’investissement serait encore appelée à augmenter dans les années qui viennent, la maîtrise de l’inflation au niveau de la politique salariale au risque de nuire à l’économie dans son ensemble et au pouvoir d’achat des ménages en particulier. Par ailleurs, concernant les équilibres financiers extérieurs, le solde de la balance des paiements aura été positif de 9,6 milliards de dollars en 2004, soit une cinquième année continue de solde positif depuis l’année 2000. Néanmoins, la hausse des importations en 2004 –une hausse de l’ordre de 40% par rapport à 2003-doit interpeller chacun dans le cadre de la liberté commerciale mais aussi dans l’intérêt de tous, estime le rapport qui souligne qu’il est inutile de s’interroger sur ce que serait l’avenir lorsque le prix du pétrole connaîtra une baisse et cela face à une facture d’importations représentant déjà près de 25% du Produit intérieur brut (PIB).

La dette extérieure en baisseA la fin de l’exercice 2004, la dette extérieure est de l’ordre de 21,4 milliards de dollars poursuivant sa tendance à la baisse puisqu’elle était de 25,1 milliards de dollars en 2000. L’on explique que la diminution aurait été plus importante si ce n’étaient les prêts empruntés de l’extérieur par les agents économiques publics et privés malgré la disponibilité des réserves de change appréciables. Entre 2000 et 2004, les nouveaux emprunts contractés à l’extérieur auront totalisé 7,2 milliards de dollars. Le gouvernement entend prendre des dispositions du moins envers le secteur public afin de juguler cette dérive, note le rapport.Quant au produit intérieur brut, il est annoncé que l’Algérie est en train de rattraper le niveau de son PIB par habitant des années 1980 malgré la dévaluation importante de la monnaie. Il atteint en 2004 les 84,6 milliards de dollars alors qu’il était de 54,7 milliards de dollars en 2000. Le PIB par habitant a atteint les 2620 dollars en 2004 alors qu’il n’était que de 1801 dollars en 2000.

Le taux de chômage aussi …La hausse de la croissance économique s’est traduite par la baisse du taux de chômage annoncé par l’Office national des statistiques pour l’année 2004 à 17,7% alors qu’il était en 2000 à 29,5%. L’on nous informe aussi que l’évaluation du chômage en Algérie « est fondée sur les critères les plus radicaux du Bureau international du travail (BIT)  » à savoir une population active à partir de l’âge de 15 ans et cela bien que la scolarité soit obligatoire dans notre pays jusqu’à l’âge de 16 ans et l’accès à l’emploi est conditionné par la libération des obligations du service national à 18 ans. Il est souligné que si l’Algérie appliquait les bases de calcul du taux de chômage en vigueur dans les pays de la région, le taux serait alors de 13% seulement.

717.000 emplois créés en 2004 L’année 2004 a enregistré la création d’un total de près de 717.000 postes de travail dont près de 448.000 emplois créés par voie de recrutement et près de 268.000 équivalents emplois contre près de 2.356.000 emplois créés pendant la période 1999 à 2003 dont près de 1.451000 emplois par voie de recrutement et 905.000 équivalents emplois. Il faut dire que sur le total des emplois créés, 114.000 postes créés par les entreprises publiques contre 382.000 entre 1999 et 2003. La fonction publique a pu ouvrir près de 47.670 emplois contre 173.010 durant la période 1999-2003 et 56.056 postes créés par le dispositif de contrats pré-emploi durant l’exercice 2004. Les entreprises privées ont ouvert durant cette même période quelques 30.610 postes de travail, 18.247 par le dispositif ANSEJ et 15.700 par le dispositif de la micro entreprise. Outre les créations d’emplois plus massives attendues du rythme des investissements pour les années 2005 à 2009, la lutte contre le chômage bénéficiera également de l’apport du programme de 100 locaux par communes au bénéfice des chômeurs décidé par la présidence au début de l’année 2004. Un programme pour lequel les crédits ont été mis en place à partir de la Loi de Finances pour 2005, les études étant déjà achevées pour près de 100.000 locaux à l’échelle nationale.

Echec de l’AADL ?Lancé en grande pompe une année après que le président de la République ait brigué son premier mandat, le programme de logements location-vente AADL engagé en 2001, considéré comme l’épine dorsale du programme présidentiel prévoyant la réalisation d’environ 80.000 logements, accuse un retard flagrant dans la livraison. Quelques 2200 logements seulement ont été livrés lors du second quinquennat présidentiel, soit en mars 2005. Il faut préciser que ce sont là des livraisons programmées en 2001. L’on s’interroge à cet effet sur les difficultés que rencontrent les responsables pour mener à terme les actions. Il est à rappeler que le président Abdelaziz Bouteflika a prévu dans son programme lors de son second mandat la réalisation de 1 million de logement entre 2005 à 2009. Il faut inclure par là le reste des logements AADL inscrits depuis 2001 et pour la plupart ils ne sont toujours pas réalisés. Le rapport souligne à cet effet que le gouvernement, en vue de tenir les délais de réalisation des projets, lancera « de manière massive et simultanée au cours des prochaines semaines, l’ensemble du programme de plus de 700.000 logements financés et soutenus par des capitaux publics et cela à la différence de la règle traditionnelle de lancement des quotas annuels uniquement « .

Sabrina Bouras

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