L’intersyndicale réussit sa première sortie

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Et c’est vers 11 h que plusieurs centaines de fonctionnaires des administrations publiques et des enseignants du cycle secondaire, se sont retrouvés sur l’esplanade de la Maison de la culture du chef-lieu de la wilaya, une véritable marée noire. La longue procession qui prit la direction du siège de la wilaya avait été précédée du drapeau national. Et sous les ovations et les youyous qui fusaient de toutes parts, les marcheurs ne cessaient de scander “A bas la répression, liberté d’expression !”. Arrivés devant le portail de la Direction de l’éducation, les marcheurs ont observé une halte pour crier leur colère contre, respectivement, le chef du gouvernement et le ministre de l’Education, “Ouyahia, Benbouzid barra !”, scandaient-ils. A quelques mètres et face au siège de la wilaya, les organisateurs ont tenu un meeting. Avant la prise de parole, il a été procédé à la lecture d’une déclaration signée par les deux organisations syndicales qui ont dénoncé “la mise en branle de l’appareil répressif de l’Etat visant les syndicats autonomes et authentiques, porteurs des revendications et des aspirations légitimes du monde du travail, et seul rempart contre l’offensive antisociale”, dira en substance l’orateur. La parole est ensuite donnée à M. Sadou, secrétaire général du Snapap de Béjaïa, qui lors d’une longue intervention scindée en deux points distincts, à savoir la situation socioprofessionnelle et les problèmes du Snapap face à la répression et aux harcèlement dont il fait l’objet par certains responsables de la wilaya de Béjaïa. D’emblée, l’intervenant met à nu “la volonté du pouvoir de domestiquer les syndicats autonomes en créant des redresseurs du syndicat comme le Snapap et le Snte bis et peut-être même, dira-t-il, un Cnapest bis”. Par ailleurs, il avertit les pouvoirs publics qu’il “n’y aura pas de paix sociale sans les syndicats autonomes et le syndicat maison (allusion faite à l’UGTA) qui a fait de nous, avec ce pouvoir, des pauvres dans un pays riche”, dira ce représentant syndical. Le deuxième point abordé par M. Sadou est relatif à une série de griefs retenus contre certains cadres dirigeants de la wilaya dont le Snapap exige le départ “à cause des manœuvres caractérisées par les atteintes aux libertés syndicales et l’instruction verbale de certaines autorités à l’effet d’interdire la tenue des assemblées générales de nos sections syndicales et leur parti pris avec le pseudo syndicaliste exclu du Snapap”, dira ce syndicaliste qui, au non de son syndicat, exige “le départ du chef de cabinet, du DOPS et du DAL”. Le deuxième intervenant lors de cette intersyndicale, une première dans les annales syndicales de l’Algérie indépendante, est M. Mahfi membre du conseil national du Cnapest qui est revenu lui aussi sur les “harcèlements judiciaires, le déni de justice et l’exclusion des syndicalistes du Cnapest de la correction du baccalauréat”.Le meeting a pris fin vers 12h30, après un vibrant hommage rendu à la presse indépendante qui “subit les mêmes harcèlements que l’ensemble des syndicats autonomes”, dira le représentant du Cnapest.

Yacine Boudraâ

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