Colloque national sur l’addiction au virtuel

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«L’addiction au virtuel, de l’usage à la dépendance, une problématique émergente en Algérie ?». Tel est le thème du colloque qu’envisage d’organiser le Laboratoire santé mentale et neurosciences, en collaboration avec la Faculté des sciences humaines et sociales et la Faculté de médecine de l’université Abderahmane Mira de Béjaïa. Un événement qui se déroulera au campus Aboudaou, le 14 du mois en cours.

Dans leur argumentaire, les organisateurs de ce colloque ont affirmé que dans le monde contemporain, les TIC peuvent, en dépit de leur utilité, entraîner un usage excessif chez les internautes, capable d’engendrer un dédoublement d’existence fractionnée en deux dimensions : une vie réelle et une autre virtuelle. Actuellement, une affirmation s’est généralisée à travers le monde et dans toutes les sociétés, à mesure que ces technologies deviennent de plus en plus sophistiquées et d’accès faciles aux grand public : une addiction au monde virtuel a vu le jour, où il faut redéfinir les rapports du sujet à la réalité. Par ailleurs, l’appropriation d’un Smartphone, d’un microordinateur portable, d’une tablette… ou tout autre outil connecté est devenue un phénomène social, notamment avec la démocratisation des TIC et de leur usage.

A cet effet, il est rare de trouver une personne qui n’en possède pas. Cependant, ces usagers peuvent, progressivement, développer des conduites de dépendance facilitées par le recours excessif, répétitif et justifié par l’utilité de ces TIC dans leur vie quotidienne mais aussi individuelle et socioprofessionnelle, au point de refléter une dimension spéculaire. Comme disait Michael Stora, psychologue et psychanalyste français : «Montrez-moi vos applications, je vous dirai qui vous êtes !» De là est apparue une nouvelle problématique, qui traite la dépendance des usagers aux TIC et dans laquelle sont évoqués les concepts d’addiction, d’hyper connexion, de cyberdépendance… pour rendre compte de l’intensité et de la fréquence de leur usage, en termes de temps et de gratification, chez les sujets «dépendants» ou addicts.»

En outre, les objectifs assignés à ce colloque consistent à «échanger et approfondir les connaissances sur l’hyper connexion et ses notions connexes, présenter les recherches réalisées en Algérie, créer un réseau national de recherche sur la question et assurer une prise en charge des sujets addicts et de leurs familles par des moyens efficaces basés sur des travaux scientifiques».

Aussi, plusieurs autres sujets seront traités à savoir : l’addiction au virtuel (champs disciplinaires, concepts avoisinants, définitions, mécanismes, théories explicatives), les types d’addiction virtuelle (réseaux sociaux numériques, jeux vidéo, achat en ligne, sexualité), les conséquences psychosociales de l’addiction aux TIC (harga, déperdition scolaire, fragilisation du lien social), les familles face à l’addiction, notamment chez les adolescents et les jeunes, l’hyper connexion au travail et burnout, la prévention et la prise en charge (service de psychiatrie, thérapies cognitivo-comportementales, psychothérapie d’inspiration psychanalytique PIP) et, enfin, les acteurs de sensibilisation et d’éducation aux TIC (école, centres culturels). En tout cas, ce colloque qui réunira d’éminents spécialistes en la matière s’annonce très instructif.

A. Hammouche

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