La tuerie perpétrée par les deux frères Kouachi, Cherif et Saïd, contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo a aussi emporté deux Algériens, un policier, Ahmed Merabet et Ourad Mustapha de Aït Larbaa (Ath Yenni), correcteur depuis douze ans audit Hebdo où il est décrit comme « un homme d’une grande gentillesse, modeste,réservé et pudique ».
Un homme d’une grande culture, puits de science intarissable sur les civilisations berbère et kabyle, un maître des mots et de la langue française qu’il connaissait mieux que quiconque. Mustapha Ourad travaillait normalement le lundi, jour de bouclage, dans les locaux du journal satirique. Licencié depuis peu par l’entreprise dans laquelle il était auparavant salarié il a été recruté par Charlie Hebdo qui le faisait travailler le plus souvent possible. Ce mercredi, il était présent à la conférence de rédaction car il devait travailler sur un hors-série à venir. Interrogé par un journal on line algérien, le jeune caricaturiste algérien Ghilas Aïnouche se souvient de l’accueil de la rédaction de Charlie Hebdo et en particulier de celui de Mustapha Ourad. « J’ai fait la connaissance de Mustapha Ourad, le correcteur de Charlie Hebdo, d’origine kabyle. Il avait le cœur sur la main. Ça faisait 33 ans qu’il n’était pas revenu en Algérie. Mustapha Ourad venait d’obtenir sa nationalité française. Il avait deux enfants. » La nouvelle est tombée comme une chape de plomb sur son village où il était apprécié pour ses qualités morales et auquel il manquait terriblement. Quant à Ahmed Merabet, un policier en patrouille, il a été achevé froidement au sol, sur la voie publique. Au point où en est la situation, les deux présumés auteurs de l’attentat, traqué par la police française et ses troupes d’élite du GIGN, se seraient rendus à bord d’une voiture volée dans une entreprise à Damartin-en- goëlle en Seine et Marne où il détiennent au moins un otage selon les informations diffusées par les média français
S.A.H