Le complexe industriel de l’ENAD à l’arrêt

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Le complexe industriel des produits détergents de l’entreprise publique ENAD à Sour El-Ghozlane est à l’arrêt depuis mercredi dernier.

Et pour cause, un arrêt technique s’est produit mercredi dernier vers 10 heures, suite à la suspension de l’alimentation en énergie électrique par la SDC de Bouira. Selon nos informations, cette coupure a été opérée par des agents de la SDC (Société de distribution du centre) durant la même matinée, ce qui a provoqué l’arrêt total de l’activité au sein des usines du complexe et la suspension du plan de charge de l’entreprise. D’importantes quantités de produits détergents n’ont toujours pas été livrées. Cette coupure s’est poursuivie durant la journée du jeudi dernier. Elle intervient suite à un cumul de factures non-payées et des créances en électricité et gaz qui s’élèvent à plus de 12 millions de dinars (4 millions pour l’électricité et 8 millions pour le gaz). La direction de la SDC de Bouira a rejeté toute proposition formulée par le complexe de l’ENAD pour rétablir le courant électrique. Selon un cadre dirigeant de l’ENAD, la SDC a refusé l’établissement d’un échéancier de paiement, malgré l’engagement du P-DG du complexe à payer plus de 50 % des créances durant le mois d’avril prochain : «Le P-DG du complexe s’est déplacé à la SDC de Bouira en compagnie des membres du conseil d’administration. Malheureusement, toutes nos propositions pour l’établissement d’un échéancier et le paiement par tranches des créances ont été rejetées par le directeur de la SDC. Ce dernier nous fera savoir que la seule solution pour le rétablissement du courant est le paiement de la totalité des créances, chose impossible financièrement pour le complexe actuellement, vu le plan de charge très chargé des usines, et vu, aussi, la situation de transition qu’on traverse», explique le cadre de l’ENAD qui a requis l’anonymat. Notre interlocuteur soulignera aussi que les activités industrielles au sein de ce complexe sont paralysées depuis mercredi dernier, et les 300 ouvriers seront probablement mis en situation de chômage technique si la coupure du courant perdure : «Nous avons un plan de charge très chargé, que nous devons respecter à la lettre. Si les commandes ne sont pas livrées comme convenu dans les contrats, l’entreprise accusera des pertes colossales. Le complexe commençait à peine à sortir d’une léthargie qui a duré des années. Nous avions effectivement des créances d’électricité et de gaz qui sont dues à cette situation. Malheureusement, et juste après avoir commencé y remédier, nous avons été confrontés à cette situation». Par ailleurs, notre interlocuteur ajoute qu’un dossier détaillé a été adressé au wali de Bouira, jeudi dernier, par le biais de son chef de cabinet, dans l’espoir d’un compromis entre les deux parties. Pour sa part, la SDC de Bouira a avancé que cette coupure n’est qu’une simple démarche de gestion réglementaire, entrant dans le cadre des mesures appliquées par la SDC pour la récupération des créances de l’entreprise, à l’échelle de wilaya. La chargée de communication de la SDC-Bouira fera savoir que les dettes de l’ENAD se sont accumulées depuis plusieurs années : «La coupure intervient après trois mises en demeures que nous avions adressées à l’ENAD. Plusieurs échéanciers de paiement ont été élaborés auparavant au profit de cette entreprise. Des échéanciers qui n’ont pas été respectés», soutient notre interlocutrice.

Oussama Khitouche

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