APC–CF, le grand cafouillage !

Partager

Les programmes communaux de développement avancent à pas de tortue, cette année, à travers les municipalités de la wilaya de Tizi-Ouzou. «Le programme de cette année 2013, et on est en octobre, varie d’une APC à une autre, mais, globalement, pour une quarantaine de communes (La wilaya en compte 67), il est quasiment de zéro pour cent», assène le wali, Abdelkader Bouazghi.

C’est un état des lieux regrettable qui prévaut à travers les Assemblées populaires communales et dont a fait part, hier, le wali, Abdelkader Bouazghi, lors d’une rencontre avec les maires de la wilaya. Une rencontre à laquelle ont été associés des représentants de l’administration financière régionale et locale, sur lesquels les élus rejettent tout ce retard mis dans l’exécution des programmes. « La mise en application du contrôle financier à priori a sensiblement freiné l’exécution des programmes », se plaignent les maires d’une même voix. Tout comme l’ensemble des élus d’ailleurs. « En 2010 – 2011, les programmes étaient globalement consommés par les APC, en dehors de certains projets où étaient enregistrées des oppositions de particuliers. En 2012, les chiffres chutent aux alentours de 40%, pour atteindre le taux le plus bas, cette année, avec quelques 6% seulement de programme exécuté ». Les chiffres avancés par le wali, en ouverture de la séance, mettent bien en exergue le subit frein dans l’exécution des programmes respectifs des assemblées. « Maintenant, si les élus rejettent presque systématiquement la responsabilité sur le contrôleur financier, qui leur rejette des dossiers, ce n’est pas pour autant que ce dernier est souvent dans le tort. Car il y a une réglementation à suivre et sur laquelle le contrôleur financier est justement censé veiller. Alors, que les doléances des maires soient vraies, en totalité ou en partie, la situation est là.» 

Le wali préconise un travail de concertation entre les maires et les CF

«Et on doit trouver une solution médiane pour arriver à une manière de gestion qui permettrait un meilleur rythme d’exécution des programmes, sans faire entorse à la réglementation. Car le contrôle financier, qu’il soit à priori ou à posteriori, reste le meilleur garant des dépenses publiques. Donc, on doit faire avec. Sauf qu’au train où vont les choses, il y a risque de compromettre considérablement la concrétisation des programmes ». Ce sont là des propos du wali, qui a essayé de mettre les deux parties sur une même orbite pour parvenir à une conclusion la moins contraignante possible. Bouazghi a, surtout, plaidé pour un travail de concertation entre les deux parties afin d’arriver à un travail collectivement consolidé qui, de fait, aura alors l’aval des deux institutions. Ce qui permettrait, à ce moment là une meilleure approche pour l’exécution des programmes. Le débat qui s’en est suivi, lors de cette rencontre, mettra en exergue deux inconvénients de taille, qui font que la situation persiste dans un blocage qui dure. Du moins jusque-là. En effet, si du côté des maires on a surtout dénoncé « ces rejets à répétition des dépenses engagées » pour « parfois une virgule », et donc, se retrouvent contraints de refaire la procédure qui prend généralement du temps, entre la préparation des dossiers, leur envoi au contrôleur financier, leur étude par ce dernier, avant la notification d’une réponse; pour leur part, les contrôleurs financiers soulèvent le problème de la « méconnaissance des textes » par certains élus, qui présentent des dossiers sujets à réserves. Et puis, il y a le fait que ces mêmes contrôleurs financiers sont souvent débordés. Donc, prennent souvent du temps pour traiter tous les dossiers qui leurs sont soumis. « Sachant qu’un même contrôleur est chargé du suivi d’une dizaine de communes, si ce n’est plus, ce dernier a la charge de viser toutes les conventions d’achats et de travaux, toutes les factures pro format, les salaires, les marchés publics, les états matrices du personnel, les CDD, les CDI, vérifier toutes les fiches d’engagement de dépenses et, si ces dernières figurent bien sur le budget… cela nécessite un travail minutieux qui prend du temps », explique le maire d’une municipalité de la daïra de Draâ El Mizan. C’est dire que malgré le courant, pas souvent au beau fixe entre l’élu et l’administration financière, le climat était propice à une compréhension mutuelle entre les deux parties. Un état d’esprit qui semblait bien aller dans le sillage de l’ébauche, mise en avant par le wali, qui a plaidé pour rappel, pour des initiatives entre les maires et les CF, afin de procéder à un travail concerté pour éviter toute forme de rejets qui risquent de coûter aux municipalités une perte de temps et, à terme, carrément l’exécution des projets.

S. Bénédine

Partager