Le nouveau tracé d’un tronçon de la pénétrante autoroutière, projeté à hauteur de la commune d’Ouzellaguen, sur la rive gauche de l’Oued Soummam, se heurte d’ores et déjà à une «ferme opposition» des habitants du village Khenfor. Ces derniers l’ont fait savoir par le truchement d’une requête adressée ces derniers jours aux autorités concernées, et dont une copie a été transmise à la presse. «Ce nouvel itinéraire, s’il venait à se concrétiser porterait un coup fatal à notre activité agropastorale et, par ricochet, induirait la mise à mort de la vie au sein de notre village», s’inquiètent-ils. Les protestataires «s’interrogent à quel dessein obéit ce nouveau plan mis en branle, sinon à acculer des dizaines de familles à la misère, en les poussant sur les pistes de l’exode». Les rédacteurs de la missive estiment que «c’est un défi à la logique, à la raison et au bon sens que de vouloir sacrifier à des fins urbanistiques des plaines fertiles et des vergers, en lieu et place des terrains escarpés, dénudés et incultes, initialement retenus par le premier tracé». Pour étayer leur argumentaires, les auteurs de la requête martèlent en s’interrogeant : «Quand bien même ce changement de tracé qui s’ébauche, serait impérativement justifié n’est-il pas plus judicieux d’opter pour des variantes qui occasionneraient le moins de dégâts possibles et, partant, éviter de se heurter à l’hostilité et à l’opposition de la population ?». Par ailleurs, les pétitionnaires s’inscrivent en faux contre «la politique du fait accompli conduite par les autorités en charge du projet autoroutier», tout en faisant remarquer qu’ils «ne sont associés, ni de près ni de loin à ce projet qui se dessine». Et de dénoncer, enfin, «les dépassements» des agents du maître d’œuvre, qui «violaient avec une légèreté déconcertante nos propriétés», s’insurgent-ils. Contacté par nos soins, un propriétaire terrien du village Khenfor nous dit s’interroger sur les tenants et les aboutissants de ce nouveau tracé qui vise, selon lui, «à sacrifier tout un village au détriment d’intérêts occultes». Ceci d’autant plus que, assène-t-il, «la vallée de la Soummam offre suffisamment d’espaces pour l’implantation d’une telle infrastructure, sans avoir à massacrer, au passage, des terres à vocation agricole, des jardins et des vergers».
N.M.