»Je poursuis mon engagement jusqu’au bout  »

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La dépêche de Kabylie : pouvez-vous nous parler de vos débuts dans la chanson ?

Amar Oukaci : Déjà très jeunes, on avait crée le groupe Illilten en 1986 avec des amis de la région. On a enregistré notre premier album avec l’aide de Karim Abranis. Le groupe n’a pas survécu aux différents problèmes rencontrés. On a animé quelques fêtes, aux débuts des années 90, le groupe s’est disloqué et dès lors, j’ai travaillé en solo et me suis consacré à mon propre travail. J’ai été musicien et j’ai animé des fêtes tout seul.

Donc, c’est à partir de là que vous êtes devenu chanteur en solo ?

J’ai décidé de suivre mon engagement jusqu’au bout. les sollicitations des gens m’incitaient aussi à la continuité. J’avais un travail que j’ai pu éditer en 1999. Assez rudimentaire comme production, vu les problèmes que j’avais avec mon éditeur de l’époque et les mauvaise promotions qui accablent les chanteurs.

Pourquoi avoir attendu neuf ans pour produire votre premier album solo ?

On est confronté à un grand problème de moyens. Cela ne veut nullement dire que j’ai arrêté de chanter. Je me suis décidé à mettre une cassette sur le marché au moment où le groupe n’avait pas de perspectives claires. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai édité mon album, lequel malheureusement est introuvable sur le marché à cause des problèmes que j’ai eu avec les éditions Ifri.

Après 3 albums sur le marché, pourquoi n’êtes-vous pas médiatisé ?

Sincèrement, je n’ai pas cherché à être médiatisé, même si je connais la valeur de la médiatisation. Mes responsabilités familiales et professionnelles ne me laissent pas beaucoup de temps pour cela. Je lance un album sur le marché et je laisse le temps jouer son rôle sans plus.

Donc, pourquoi chantez-vous ?

D’abord, tous les artistes espèrent devenir un jour professionnels. Je pense, pour ces débuts, que c’est le message qui compte le plus pour moi; il faut que mon message passe. L’essentiel est que j’ai un canal pour mes messages.

Les deux chansons, Anda-k El Ffen et Nuggi Annakki, sont-elles des chansons de critique sociale ?

Oui, Nuggi Annaki est une critique sociale. Les changements survenus dans la vie ne m’ont pas plu. Si nous regardons la Kabylie, nous nous souvenons de nos belles coutumes et de nos superbes fêtes, aujourd’hui tout est chamboulé et je le vois d’un mauvais œil. Je me trompe peut-être mais c’est mon humble avis.

Vous reconnaissez-vous dans le répertoire de la chanson kabyle des années 50, 60, 70?

Absolument, je m’y reconnais à 100%. Même si aujourd’hui le numérique bat son plein avec son lot d’avantages. Les travaux de Slimane Azem dans les années 50 avec le peu de moyens de l’époque avaient un charme unique. L’électronique tue la mélodie. En résumé, l‘ancienne chanson est meilleure que celle d’aujourd’hui. D’ailleurs, j’aime écouter Cheikh El Hasnaoui, Slimane Azem, Taleb Rabah, et j’aime d’autres artistes comme Cherif Hamani, Matoub Lounes et Ait Menguellet. Grosso modo, j’aime tous ceux qui font du bon travail.

A partir des années 2000, qu’est-ce qui a changé dans la chanson kabyle, notamment avec le non-stop ?

La technologie apporte beaucoup d’avantages. Aujourd’hui la chanson est focalisée sur le rythme, et c’est là que réside le problème. Il y a aujourd’hui des tas de nouveaux qui font de la belle chanson châabi, mais qui restent méconnus.

Dans quel genre classez-vous vos chansons ?

Je fais une musique classique, un peu de châabi vu que je l’apprécie. Je ne peux pas faire un seul style, d’ailleurs j’ai fais une chanson orientale dans le dernier album, sinon du kabyle, on l’appelle « Bayati ».

Des projets pour l’avenir ?

Je prépare un album, il tarde à venir mais il viendra incessamment. Je continuerai non travail artistique même en France, où je vais m’installer.

Entretien réalisé par : Mohamed Mouloudj

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