Depuis quelques jours, certaines localités du versant ouest de la commune connaissent des perturbations (coupures) fréquentes en matière d’alimentation en eau potable. Selon certains citoyens “protestataires”, que nous avons rencontrés, au début de cette semaine, devant le siège de l’APC, cette situation est bel et bien voulue et provoquée. “On veut nous priver d’eau car on refuse tout simplement de payer les montants de nos factures sur la consommation en eau. Par cette pratique qui survient en début de la période estivale, les services de l’ADE (Agence de Distribution de l’Eau) de M’chedallah veulent nous obliger à le faire”, nous explique un citoyen. Pour les motifs de cette décision de non payement des factures, un autre représentant nous dira : “Je tiens d’abord à vous signaler que depuis l’avènement de “la source noire”, la daïra entière enregistre un excédent en eau. Vous pouvez vous-même vérifier l’écoulement continu de certains oueds. C’est une source qui peut subvenir aux besoins d’une ville de plus de 200 000 habitants. Autre chose, cette richesse naturelle nous parvient d’une façon gravitationnelle, depuis cette majestueuse source qui jaillit à une altitude de plus de 850 m d’altitude, sans avoir recours à aucune énergie. Donc si on était là hier matin, c’est pour protester et dénoncer cette politique de “deux poids deux mesures”, en vigueur depuis le début des années 2000. C’est inconcevable que seules quelques localités (centre-ville et périphérie) continuent à toujours payer les factures de consommation en eau potable ; alors que le reste des autres villages de la commune, voire de la daïra qui sont touchés par ce réseau, en bénéficient gratuitement, à ce jour. Nous sommes tous des Algériens et nous sommes tous égaux devant la loi. Soit c’est tout le monde qui paye, soit on ne paye pas tous. J’espère que notre message est clair, on réclame seulement nos droits”.Si on revient un peu en arrière, on trouve que le premier forage pour AEP dans la région, date de 1954. C’était l’œuvre des colons qui se sont installés au centre-ville de Maillot pour subvenir à leurs besoins domestiques. Après l’indépendance, tour à tour, tous les villages de la commune avaient bénéficié de réseaux d’AEP. A travers les années, le nombre d’habitants avait évidemment multiplié, et le manque d’eau commençait à se faire sentir. Les autorités de l’époque avaient recouru à la rationalisation de l’eau par quartiers, mais aussi au forage d’autres puits comme appuis.Durant les années 1990, la région avait connu une sécheresse et une baisse de la pulviométrie sans précèdent, au point où le niveau de la nappe phréatique avait considérablement baissé, et mêmes les sources naturelles dans la haute montagne étaient à sec. La sonnette d’alarme fut alors tirée. Plusieurs localités de la commune étaient sans eau. Leur approvisionnement se faisait au moyen des citernes, à raison de 6 jerricans/48h/foyer. Cette ration d’eau était très insuffisante et les esprits commençaient alors à se chauffer. La situation aurait pu se dégénérer, si ce n’est cette idée géniale, même venue très tard, de recourir à une source intarissable (la source noire au débit de 500 L/S en hiver) repérée dans le village “Imezdhourar”, à 850 m d’altitude, à la fin des années 1940.En 2000, le projet d’alimentation de toute la daïra a été lancé, et, est actuellement à sa phase finale. Alors, toutes les localités de la commune touchées par la pénurie d’eau, au début des années 1990, et qui avaient de ce fait cessé de payer les montants de consommations en eau, sont actuellement alimentées gratuitement. Par contre, les localités qui n’étaient pas touchées à l’époque, continuent toujours de payer leurs factures, malgré l’arrivée de cette eau fraîche de la montagne.Les citoyens de ces localités qui se sentent lésés réclament justice, et même de revoir les tarifications, puisque les frais et les charges d’approvisionnement sont très minimes.
Farid A.
