Lors du meeting organisé jeudi par les archs au théâtre Kateb Yacine, le délégué des archs d’Aït Aïssi, Mouloud Chabhab, a déclaré que : « Si le pouvoir accepte et applique la plate-forme d’El Kseur dans son intégralité, nous accepterons le projet de l’amnistie générale dans son intégralité ».Le délégué qui a été ovationné longuement par une foule nombreuse n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour accuser les partis traditionnels de la Kabylie, à savoir le FFS et le RCD, de tous les maux qu’endure la région. »Les partis politiques traditionnels ont fait beaucoup de mal à la Kabylie… », a-t-il martelé.Cependant, la couleur avait déjà été donnée dès le début par Mustapha Mazouzi, dans cette rencontre consacrée initialement au compte rendu des résultats des négociations avec les représentants de l’Etat.Mazouzi a critiqué longuement les positions du plus vieux parti d’opposition, le FFS qualifié « d’avatar politicien »Il s’est interrogé : « Comment expliquer l’attitude d’un parti comme le FFS qui se dit de surcroît démocrate, en accusant Bouteflika d’illégitimité, alors qu’il siège toujours dans des assemblées avec moins de dix voix ? ».L’autre formation, c’est-à-dire le RCD, a fait, également l’objet d’un véritable lynchage verbal. « Les agitations d’un groupuscule dit anti-dialoguiste appartiennent à un parti connu dans la région. Ils ont d’ailleurs soutenu quelqu’un un certain 8 avril, alors que la population a boudé les élections », ajoute-t-il.Le porte-parole de la délégation qui a pris part aux négociations, Bélaïd Abrika, a quant à lui déclaré que « le protocole d’accord n’a pas fait référence uniquement à la dissolution des APC et APW en Kabylie mais il implique également les députés à l’APN ».Avant de lancer : « Si à ces derniers (les députés), il reste un peu de dignité, qu’ils quittent cette assemblée ». Une déclaration qui a été longuement applaudie par l’assistance. Le délégué s’est étalé ensuite sur les acquis arrachés par la CADC et « considérés comme une avancée considérable et politiquement historique ».En restituant la chronologie du processus qui a conduit à la mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur, Bélaïd Abrika dira que : « Nous avons pu intégrer 100 travailleurs et libérer les détenus à Batna et Ghardaïa, le combat se poursuivra pour libérer d’autres personnes à l’instar de notre ami Benchicou ».Le délégué des Genêts a expliqué que l’accord global veut dire l’application de la plate-forme d’El Kseur, avant d’enchaîner que « les textes et les lois de la République aujourd’hui sont en faveur des points contenus dans la plate-forme ».L’orateur estime qu’il est temps de récolter les sacrifices de quatre ans de lutte. En survolant les différents chapitres du protocole global, la figure de proue du Mouvement citoyen a souligné que « le jugement des auteurs et commanditaires dans des tribunaux civils est un grand acquis pour toute la nation ».Sur le plan économique, la région rattrapera son retard grâce au plan d’urgence que l’Etat s’est engagé à concrétiser. Bélaïd Abrika n’a pas omis à son tour de fustiger le FFS et le RCD, il dira : « La caravane passe et les chiens aboient » et d’ajouter plus loin que : « Nous sommes pour les partis politiques qui servent le peuple et non ceux qui se servent ».Quant au doyen des délégués, Dda Boussad, il a tout simplement estimé que « la Kabylie a payé une lourde facture et justement le Mouvement citoyen est né pour arrêter l’effusion du sang et contribuer à un lendemain meilleur ».Il y a lieu de signaler que tous les délégués ayant pris la parole n’ont pas manqué d’éloges envers le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. D’ailleurs dans la foulée des interventions, certains n’hésitent pas à assimiler le pouvoir à un partenaire après avoir été considéré comme un adversaire.
M. Aït Frawsen